La loi spéciale controversée limitant les manifestations a créé une "accalmie" dans les rassemblements étudiants au Québec, estime la ministre de l'Éducation de la province dans un entretien publié samedi, quelques heures avant une nouvelle manifestation à Montréal. "Depuis que la loi est là, on constate que les manifestations sont pacifiques", affirme la ministre, Michelle Courchesne, dans une interview accordée à La Presse, deux jours après la rupture des négociations sur les frais de scolarité entre gouvernement québécois et étudiants.
"Force est de constater, et je croise les doigts, qu'il y a une accalmie", poursuit Michelle Courchesne. La ministre n'évoque pas dans l'entretien le pic de 700 arrestations opérées à Montréal et à Québec dans la nuit du 23 au 24 mai, soit cinq jours après l'adoption de la loi spéciale. Ces déclarations pourraient être interprétées comme provocatrices par les étudiants, à quelques heures d'une nouvelle manifestation samedi à Montréal à l'appel du syndicat étudiant le plus radical, la Classe.
Pas de remise en cause de la loi
Michelle Courchesne dit ne pas envisager une remise en cause de la loi, dont les représentants étudiants faisaient un préambule à toute négociation. "Je ne vois pas comment on pourrait l'abroger maintenant. Il y a les festivals qui commencent, il faut protéger ces événements", affirme la ministre. "Tant qu'il n'y a pas d'entente avec les étudiants, elle est nécessaire", poursuit Michelle Courchesne, martelant que cette loi spéciale "n'est pas exagérée".
Michelle Courchesne, également présidente du Conseil du trésor, a remplacé Line Beauchamp le 14 mai dernier après sa démission, faute d'entente avec les étudiants dans le conflit sur la hausse des frais de scolarité.