BEL-AIR
(troisième chapitre)
Il est temps de revenir
Aux renvois, en parenthèses.
Et donc de remémorer « le Marcel ».
Il a marqué notre enfance de sa
Présence et prestance. C’était un grand
Gars du Nord, costaud et gentil à la fois.
Il parlait de ce qu’il connaissait, à savoir
Essentiellement de la guerre.
Sur le sujet, il était intarissable et, souvent,
Emporté par son élan, il en rajoutait
Sur les « salopards de boches », qui
Massacraient les français qui, comme nous
Le savons, étaient tous de fiers résistants.
En vérité, nous avons appris, bien plus tard,
Que les allemands n’étaient que de simples
Gens envoyés au combat et que les français
Ne résistaient que contre la misère. Sur ce point,
Les « boches » étaient leur plus fidèles alliés…
Mais « le Marcel » en rajoutait. Il avait
Trouvé son public et s’enflammait :
« Vous n’avez pas idée combien j’en ai
Descendu de ces salopards… C’était eux ou moi !»
Répétait-il, s’enthousiasmant au ton de sa voix .
A l’entendre, c’étaient vraiment des barbares
Devenant plus que terrifiants dans
Mon esprit de préadolescent.
Marcel se vantait aussi de sa condition de
Prisonnier. Moi, je rêvassais au répit de ses
Récits et, pendant quelque temps, je
M’évadais…
Andorre, 10 juin 2011.
(à suivre…)
JoanMira