Parmi les premières grandes compositions de Matisse, cette toile témoigne d'une préoccupation qui parcourt toute son œuvre, la réconciliation de la tradition et de la modernité. Dans un décor de paysage qui hérite de la peinture impressionniste moderne, les trois baigneuses du Luxe I illustrent sa fidélité au genre académique du nu. L'aspect massif du corps de la femme debout et son expression figée témoignent aussi de l'intérêt du peintre pour les arts primitifs et en particulier l'art africain.
Le thème de l'œuvre, l'Age d'or, thème aussi traditionnel qui évoque l'aube de l'humanité sous le règne d'une harmonie idéale avec la nature s'inspire, comme Luxe, calme et volupté de 1904, de L'Invitation au voyage de Baudelaire. Le peintre, qui a illustré plusieurs fois au cours de sa carrière l'œuvre du poète, partage avec lui son attitude ambivalente face à la modernité.
Pour l'élaboration de cette peinture, Matisse utilise un procédé de dessin mis au point à la Renaissance : le poncif. Il s'agit d'une forme de report qui consiste en un carton fixant les formes de l'œuvre future, dont on perfore les contours pour les enduire de fusain et, ainsi, les calquer sur la toile. Les gouaches découpées de la dernière période ne sont peut-être qu'une adaptation de ce procédé du carton.
Quant à la couleur, Matisse s'éloigne ici des styles impressionniste et fauve qu'il a pratiqués auparavant, pour redécouvrir les aplats colorés de son maître Puvis de Chavannes. Partisan d'une peinture décorative, Puvis de Chavannes avait répudié les ombres, les modelés, les brillances de ses compositions, afin de revenir à la simplicité des fresques médiévales. Cette même exigence se retrouve dans Luxe I, inachevé, et plus encore dans la deuxième version aux teintes plus soutenues et plus égales que Matisse réalise l'année suivante.
Le thème de l'œuvre, l'Age d'or, thème aussi traditionnel qui évoque l'aube de l'humanité sous le règne d'une harmonie idéale avec la nature s'inspire, comme Luxe, calme et volupté de 1904, de L'Invitation au voyage de Baudelaire. Le peintre, qui a illustré plusieurs fois au cours de sa carrière l'œuvre du poète, partage avec lui son attitude ambivalente face à la modernité.
Pour l'élaboration de cette peinture, Matisse utilise un procédé de dessin mis au point à la Renaissance : le poncif. Il s'agit d'une forme de report qui consiste en un carton fixant les formes de l'œuvre future, dont on perfore les contours pour les enduire de fusain et, ainsi, les calquer sur la toile. Les gouaches découpées de la dernière période ne sont peut-être qu'une adaptation de ce procédé du carton.
Quant à la couleur, Matisse s'éloigne ici des styles impressionniste et fauve qu'il a pratiqués auparavant, pour redécouvrir les aplats colorés de son maître Puvis de Chavannes. Partisan d'une peinture décorative, Puvis de Chavannes avait répudié les ombres, les modelés, les brillances de ses compositions, afin de revenir à la simplicité des fresques médiévales. Cette même exigence se retrouve dans Luxe I, inachevé, et plus encore dans la deuxième version aux teintes plus soutenues et plus égales que Matisse réalise l'année suivante.