Charlie Hebdo - France
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15.6.14
Dessin - Humour - L'UMP abandonne son roquet Copé
Images du Monde - Rio de Janeiro, "O Corcovado" et le "footchibol"
Le Dieu du football serait-il Brésilien?
Les Malouines s'invitent à la Coupe du monde
C'était le 7 juin dernier, avant le match amical entre l'Argentine et la Slovénie dans la ville de La Plata, à une cinquantaine de kilomètres de Buenos Aires. Alors que les équipes posaient pour la photo d'avant-match, les joueurs argentins ont déployé une banderole où l'on pouvait lire : "Les Malouines sont argentines". L'épisode a été suffisant pour relancer le conflit diplomatique toujours ouvert entre les deux pays.
"Nous ne sommes plus surpris et plutôt résignés à supporter des démarches qui cherchent à produire des effets même dans des secteurs où la politique ne devrait pas être présente. L'épisode du drapeau ne fait que renforcer le sentiment d'unité et d'identité entre les insulaires", a déclaré le ministre britannique pour l'Amérique latine, Hugo Swire, dans un discours à Londres, rapporte le journal argentin El Cronista. D'après ce titre, la Fédération Anglaise de Football a demandé à ses joueurs d'éviter de répondre à des questions sur les îles.
Le journal britannique The independent souligne qu'il n'est "pas rare que l'équipe d'Argentine déploie ce genre de banderoles avant les matchs internationaux (...). Mais, si peu de temps avant le plus gros événement footbalistique de l'année, l'action des joueurs a davantage attiré l'attention qu'à l'accoutumée."
Le quotidien en profite pour glisser que "les îles sont dirigées par la Grande-Bretagne depuis 1833", et "qu'en 2007, les insulaires avaient décidé par référundum de rester anglais".
Beau joueur, le journal rappelle que la victoire 2 à 0 de l'équipe d'Argentine "l'une des favorites de la compétition". "L'Angleterre et l'Argentine pourraient s'affronter en demi-finale ou en finale", conclut The Independent, sans trop croire au scénario "hautement improbable" de voir son équipe arriver jusqu'à ce stade de la compétition.
"Nous ne sommes plus surpris et plutôt résignés à supporter des démarches qui cherchent à produire des effets même dans des secteurs où la politique ne devrait pas être présente. L'épisode du drapeau ne fait que renforcer le sentiment d'unité et d'identité entre les insulaires", a déclaré le ministre britannique pour l'Amérique latine, Hugo Swire, dans un discours à Londres, rapporte le journal argentin El Cronista. D'après ce titre, la Fédération Anglaise de Football a demandé à ses joueurs d'éviter de répondre à des questions sur les îles.
Le journal britannique The independent souligne qu'il n'est "pas rare que l'équipe d'Argentine déploie ce genre de banderoles avant les matchs internationaux (...). Mais, si peu de temps avant le plus gros événement footbalistique de l'année, l'action des joueurs a davantage attiré l'attention qu'à l'accoutumée."
Le quotidien en profite pour glisser que "les îles sont dirigées par la Grande-Bretagne depuis 1833", et "qu'en 2007, les insulaires avaient décidé par référundum de rester anglais".
Beau joueur, le journal rappelle que la victoire 2 à 0 de l'équipe d'Argentine "l'une des favorites de la compétition". "L'Angleterre et l'Argentine pourraient s'affronter en demi-finale ou en finale", conclut The Independent, sans trop croire au scénario "hautement improbable" de voir son équipe arriver jusqu'à ce stade de la compétition.
COURRIER INTERNATIONAL - FRANCE
7.6.14
L'image du jour - 07-06-2014
A l’heure des célébrations en Normandie du Débarquement du 6 juin 1944, un vétéran britannique de la Seconde Guerre mondiale, Paul Butler, 88 ans, passe devant un mur portant l’inscription : “S’il vous plaît, plus jamais de guerre mais de l’amour”.
REUTERS/Toby Melville
3.6.14
Y a-t-il un peuple pour sauver le roi?
La royauté est morte, vive la République? Des milliers d’Espagnols sont descendus hier soir dans les rues d’une centaine de villes, non pour clamer leur amour du prince Felipe, successeur désigné de Juan Carlos Ier, mais munis de cet avertissement: «Tu ne règneras pas!» Un slogan sans doute trop optimiste mais qui en dit long sur le mouvement de fond qui ébranle l’Espagne.
L’abdication hier de Juan Carlos est la principale réplique d’un autre tremblement de terre: depuis le 25 mai, le binôme Parti populaire – Parti socialiste (PSOE), qui se partage le pouvoir pratiquement depuis la fin de la dictature, est devenu minoritaire dans les urnes. Plus: la gauche radicale, républicaine et fédéraliste, a égalé un PSOE à bout de souffle.
Secoués par une violente crise économique, les Espagnols se cherchent un avenir de plus en plus éloigné des fondamentaux de la fameuse Transition de la fin des années 1970 vers la démocratie. Aux revendications séparatistes en Catalogne et en Euskadi s’ajoute la campagne pour un référendum en faveur de la République. La lutte contre l’impunité des crimes du fascisme et la relecture de l’histoire participent de ce mouvement.
Lui-même vestige de la dictature franquiste, Juan Carlos paraît avoir compris que sa statue vacillait à son tour. Pendant trois décennies, le roi a vécu à l’abri d’un mythe, celui du père de l’Espagne moderne, démocratique, intégrée à l’Europe, voire même progressiste. Symbole, en somme, d’une Transition pacifique, de la réconciliation nationale.
Une réalité largement fantasmée, ni réconciliation ni paix n’ayant marqué les trente-cinq dernières années. Mais surtout, un costume de démocrate bien trop grand pour ce roi formé dès l’enfance sous l’aile du Caudillo et qui n’a pu s’installer au pouvoir, après moult intrigues, que par son allégeance à des pouvoirs bien peu légitimes, technocrates et oligarques de l’ancien régime en première ligne, mais aussi au gouvernement des Etats-Unis avec lesquels il a multiplié les accords qui conduiront l’Espagne vers l’OTAN en 1982.
Face à la poussée du mouvement populaire et au pourrissement du régime, la mission du roi était alors au contraire d’empêcher une démocratisation trop marquée. Maintien des privilèges de l’Eglise, refus du fédéralisme et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, droits sociaux limités, système électoral excluant, la Constitution imposée au peuple en 1978 constitue un moindre mal pour une oligarchie fortifiée par quarante ans de franquisme.
Il faudra la tentative de coup d’Etat de février 1981 pour assoir réellement la carrure d’homme d’Etat de Juan Carlos qui, dans une célèbre intervention télévisée, intime l’ordre aux militaires de rentrer dans leurs casernes. Aujourd’hui pourtant, cette image d’un roi rempart de la démocratie apparaît moins limpide. Certains lui attribuent même un rôle moteur dans ce qui devait n’être qu’un faux putsch pour désamorcer la tentation d’un vrai soulèvement et faire chuter le trop indépendant premier ministre Adolfo Suarez. Ce dernier, adepte d’une politique étrangère non alignée et jugé trop conciliant avec les mouvements sociaux, était dans le viseur des USA, du patronat et du roi depuis des mois. Sa chute fera le lit de l’atlantiste et très modéré socialiste Felipe Gonzalez, père des escadrons de la mort du GAL...
En sommeil depuis, entre parties de chasse et régates à la voile, le roi a soudainement pris conscience que la couronne espagnole ne tient plus qu’à un fil. Reste à voir si une intronisation de «Felipe VI» au pas de charge et en plein été suffira à sauver la Maison Bourbon.
L’abdication hier de Juan Carlos est la principale réplique d’un autre tremblement de terre: depuis le 25 mai, le binôme Parti populaire – Parti socialiste (PSOE), qui se partage le pouvoir pratiquement depuis la fin de la dictature, est devenu minoritaire dans les urnes. Plus: la gauche radicale, républicaine et fédéraliste, a égalé un PSOE à bout de souffle.
Secoués par une violente crise économique, les Espagnols se cherchent un avenir de plus en plus éloigné des fondamentaux de la fameuse Transition de la fin des années 1970 vers la démocratie. Aux revendications séparatistes en Catalogne et en Euskadi s’ajoute la campagne pour un référendum en faveur de la République. La lutte contre l’impunité des crimes du fascisme et la relecture de l’histoire participent de ce mouvement.
Lui-même vestige de la dictature franquiste, Juan Carlos paraît avoir compris que sa statue vacillait à son tour. Pendant trois décennies, le roi a vécu à l’abri d’un mythe, celui du père de l’Espagne moderne, démocratique, intégrée à l’Europe, voire même progressiste. Symbole, en somme, d’une Transition pacifique, de la réconciliation nationale.
Une réalité largement fantasmée, ni réconciliation ni paix n’ayant marqué les trente-cinq dernières années. Mais surtout, un costume de démocrate bien trop grand pour ce roi formé dès l’enfance sous l’aile du Caudillo et qui n’a pu s’installer au pouvoir, après moult intrigues, que par son allégeance à des pouvoirs bien peu légitimes, technocrates et oligarques de l’ancien régime en première ligne, mais aussi au gouvernement des Etats-Unis avec lesquels il a multiplié les accords qui conduiront l’Espagne vers l’OTAN en 1982.
Face à la poussée du mouvement populaire et au pourrissement du régime, la mission du roi était alors au contraire d’empêcher une démocratisation trop marquée. Maintien des privilèges de l’Eglise, refus du fédéralisme et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, droits sociaux limités, système électoral excluant, la Constitution imposée au peuple en 1978 constitue un moindre mal pour une oligarchie fortifiée par quarante ans de franquisme.
Il faudra la tentative de coup d’Etat de février 1981 pour assoir réellement la carrure d’homme d’Etat de Juan Carlos qui, dans une célèbre intervention télévisée, intime l’ordre aux militaires de rentrer dans leurs casernes. Aujourd’hui pourtant, cette image d’un roi rempart de la démocratie apparaît moins limpide. Certains lui attribuent même un rôle moteur dans ce qui devait n’être qu’un faux putsch pour désamorcer la tentation d’un vrai soulèvement et faire chuter le trop indépendant premier ministre Adolfo Suarez. Ce dernier, adepte d’une politique étrangère non alignée et jugé trop conciliant avec les mouvements sociaux, était dans le viseur des USA, du patronat et du roi depuis des mois. Sa chute fera le lit de l’atlantiste et très modéré socialiste Felipe Gonzalez, père des escadrons de la mort du GAL...
En sommeil depuis, entre parties de chasse et régates à la voile, le roi a soudainement pris conscience que la couronne espagnole ne tient plus qu’à un fil. Reste à voir si une intronisation de «Felipe VI» au pas de charge et en plein été suffira à sauver la Maison Bourbon.
Le Courrier - Suisse
Deux Françaises tuées en Argentine: un coupable, deux acquittements
Gustavo Lasi a été reconnu coupable du double crime
des deux Françaises en Argentine.
Il est condamné à 30 ans de réclusion criminelle.
afp.com/Nestor Troncoso |
Le procès des meurtriers de Houria Moumni et Cassandre Bouvier, tuées en Argentine en 2011, a rendu son verdict: Gustavo Lasi est condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Ses deux co-accusés ont été acquittés.
Le procès des meurtriers de Houria Moumni et Cassandre Bouvier, deux Françaises tuées en Argentine en 2011 a offert un dénouement inattendu: Gustavo Lasi a été reconnu coupable du double crime alors que ses co-accusés ont été acquittés.
Les juges ont estimé que Gustavo Lasi, 27 ans, sur qui pesaient le plus de preuves, a violé et tué les deux jeunes femmes, et l'ont condamné à 30 ans de réclusion criminelle. En revanche, ils ont estimé qu'il n'y avait pas de preuves suffisantes pour maintenir en prison Santos Vera, un jardinier de 34 ans, et Daniel Vilte, un maçon de 28 ans, qui sont sortis libres du palais de justice après 3 ans de prison préventive.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/monde/deux-francaises-tuees-en-argentine-un-coupable-deux-acquittements_1548245.html#2h0g72zU5GCQwsxY.99
L'image du jour 03-06-2014
Des milliers de personnes participent à la 9ème cité de l’enfant lors du carnaval de Krasnoïarsk, en Sibérie. Un défilé haut en couleurs pour les parents, les enseignants et les enfants sur le thème du folklore des indigènes peuplant les différentes régions du monde lors de la Journée internationale de l’enfance.
(REUTERS / Ilya Naymushin)
(REUTERS / Ilya Naymushin)
Coupe du monde 2022 : le complot du Qatar mis à nu
Extrait d'une vidéo du Sunday Times montrant l'ancien vice-président de la Fifa, le qatari Mohamed Bin Hammam, soupçonné d'avoir acheté des votes en faveur du petit émirat au moment de l'attribution du Mondial 2022 - DR |
"Un complot pour acheter la Coupe du monde", titre le Sunday Times. Les documents que possède le journal britannique semblent confirmer les soupçons de corruption concernant l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar. L’ancien vice-président de la Fifa, le Qatari Mohamed bin Hammam, aurait versé plus de 5 millions de dollars (3,6 millions d'euros) à des personnes haut placées dans le monde du football mondial, afin de "sécuriser les votes dont le Qatar avait besoin" pour remporter l’organisation du tournoi.
Bin Hammam aurait entre autres versé 1,6 million de dollars (1,1 million d'euros) à Jack Warner, membre du comité exécutif de la Fifa, et effectué de multiples paiements à des responsables du football africain. "Des e-mails, des fax et des dizaines de justificatifs de virements bancaires montrent comment il a acheté le soutien du continent [africain] en versant des centaines de milliers de livres en espèces à des responsables du football africain, et en faisant des virements directement sur leurs comptes bancaires." Le journal explique que "l’achat de leur soutien était crucial dans la stratégie de Bin Hammam, car les membres de la Confédération africaine de football exerçaient une influence collective sur l’orientation des votes des quatre membres de l’Exco [le comité exécutif de la Fifa]".
Le Sunday Times note qu'à la suite de ces nouvelles révélations, "ce week-end, des responsables du football, des hommes politiques et des experts anticorruption ont fait appel à un nouveau vote pour l’attribution de la Coupe du monde 2022".
Côté qatari, la presse semble être dans un complet déni : "Le dossier du Qatar pour le Mondial : le meilleur et le plus conforme aux règles de la probité", titre le quotidien Al-Sharq.
Bin Hammam aurait entre autres versé 1,6 million de dollars (1,1 million d'euros) à Jack Warner, membre du comité exécutif de la Fifa, et effectué de multiples paiements à des responsables du football africain. "Des e-mails, des fax et des dizaines de justificatifs de virements bancaires montrent comment il a acheté le soutien du continent [africain] en versant des centaines de milliers de livres en espèces à des responsables du football africain, et en faisant des virements directement sur leurs comptes bancaires." Le journal explique que "l’achat de leur soutien était crucial dans la stratégie de Bin Hammam, car les membres de la Confédération africaine de football exerçaient une influence collective sur l’orientation des votes des quatre membres de l’Exco [le comité exécutif de la Fifa]".
Le Sunday Times note qu'à la suite de ces nouvelles révélations, "ce week-end, des responsables du football, des hommes politiques et des experts anticorruption ont fait appel à un nouveau vote pour l’attribution de la Coupe du monde 2022".
Côté qatari, la presse semble être dans un complet déni : "Le dossier du Qatar pour le Mondial : le meilleur et le plus conforme aux règles de la probité", titre le quotidien Al-Sharq.
Courrier International - France
31.5.14
Toulon sacré champion de France de rugby
J’adore ce jeu que j’ai
pratiqué dans ma jeunesse et que je suis en permanence, en détriment même du
« foutchibol » du Brésil et de la planète…
Mais assister au sacre
des mercenaires du R.C. Toulon, j’ai du mal à l’admettre…
Je crois devoir aller me
remettre aux équipes de fédérale – amateurs -
où, l’argent n’est pas de mise.
Le RC Toulon a été sacré,
aujourd’hui, champion de « France »…
Nous le regrettons
vivement.
PS : cette critique
ne s’adresse pas à Johnny Wilkinson ; un grand joueur et homme !
31-05-2014
JoanMira
29.5.14
Brésil: des flèches contre la coupe du monde
"Des flèches, des tirs et des bombes à deux semaines de la Coupe du monde", titre le quotidien de la capitale brésilienne. La coupe, que les Brésiliens avaient remportée lors du Mondial 2002, voyage dans tout le pays, mais cette tournée a été émaillée d'incidents divers. Le 27 mai, à Brasília, ce sont notamment les nations indiennes qui ont manifesté contre les conséquences de l'organisation de la Coupe du monde au Brésil. Ainsi, des arcs et des flèches se sont opposés aux tirs de Flash-Ball et aux gaz lacrymogènes de la police montée, tout cela donnant d'impressionnantes photographies.
Après avoir simulé le procès de la Fifa, les manifestants ont décidé d'aller remettre la sentence – le remboursement de l'argent engagé dans les Coupes du monde 2010 et 2014 – au stade Garrincha de Brasília. Les 3 000 manifestants ont alors été encerclés par la police et c'est en forçant le passage que les échauffourrées ont commencé. Un Indien a été blessé ainsi qu'un policier, dont la jambe a été transpercée par une flèche.
"Les élèves des écoles primaires qui faisaient la queue pour voir la coupe dans le [stade] Mané-Garrincha ont été ramenés d'urgence dans leur bus." L'événement a été annulé.
Après avoir simulé le procès de la Fifa, les manifestants ont décidé d'aller remettre la sentence – le remboursement de l'argent engagé dans les Coupes du monde 2010 et 2014 – au stade Garrincha de Brasília. Les 3 000 manifestants ont alors été encerclés par la police et c'est en forçant le passage que les échauffourrées ont commencé. Un Indien a été blessé ainsi qu'un policier, dont la jambe a été transpercée par une flèche.
"Les élèves des écoles primaires qui faisaient la queue pour voir la coupe dans le [stade] Mané-Garrincha ont été ramenés d'urgence dans leur bus." L'événement a été annulé.
Courrier International
Les maîtres de la photo - Willy Ronis - "Paris, 1952"
"Paris, 1952"
L'image du jour 29-05-2014
Un policier anti-émeute frappé par une bouteille d’eau en plastique pendant une manifestation contre le régime militaire en Thaïlande, le 28 mai 2014.
REUTERS/Erik De Castro
REUTERS/Erik De Castro
28.5.14
L'image du jour 28-05-2014
Découragement
Une femme de l’ethnie Rohingya et ses jumeaux, âgés de 25 jours, qui souffrent visiblement de malnutrition, dans l’Etat Rakhine.
Des violences ont été récemment perpétrées contre la minorité musulmane des Rohingyas dans l’ouest de la Birmanie.
En février, Médecins sans Frontières-Hollande a été expulsé par le gouvernement birman pour avoir dénoncé ces violences.
La crise sanitaire est plus vive que jamais. Entre 140 000 et 800 000 Rohingyas seraient confinés dans des conditions difficiles dans des camps de déplacés dans l’Etat Rakhine.
Selon l’ONU, “la minorité la plus persécutée au monde” est celle des Rohingyas.
REUTERS/Minzayar
Démission de Copé : l'UMP, entre cynisme et irresponsabilité
Au lendemain de la crise violente qui secoue à nouveau l'UMP, qui jette l'opprobre sur l'ensemble de sa direction, soupçonnée de scandaleux bricolages financiers, et qui a contraint à la démission son président, Jean-François Copé, l'on est presque sans voix. Sidéré, accablé, ulcéré.
Comment a-t-on pu, comment ont-ils pu en arriver là ? Comment un dirigeant politique de premier plan, chef du grand parti de la droite française et qui aspirait à diriger le pays, a-t-il pu faire preuve de tant de cynisme – car on ne saurait le soupçonner de la naïveté à laquelle il prétend tardivement ? Quel ahurissant sentiment d'impunité l'habitait, lui et son équipe, pour se croire à ce point au-dessus des lois ?
Comment ont-ils pu – eux et ceux qui ont bénéficié de ces millions d'euros détournés à l'occasion de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 – s'affranchir des règles fixées, il y a vingt ans, précisément pour moraliser les relations entre la politique et l'argent, grâce au financement public de la vie politique, à l'encadrement de la collecte de fonds et au plafonnement des dépenses de campagne ?
LA FIN NE JUSTIFIE JAMAIS TOUS LES MOYENS
Comment ont-ils pu mépriser à ce point le contribuable français, qui les finance ? Et, plus encore, les adhérents de leur parti, qu'ils avaient imploré de mettre la main à la poche pour rembourser 11 millions d'euros, après l'annulation des comptes de campagne de M. Sarkozy par le Conseil constitutionnel, à l'été 2012 ?
Quand le malaise démocratique mine le pays, quand les années Sarkozy ont installé l'affairisme sans scrupule au cœur même du pouvoir, quand deux Français sur trois jugent les responsables politiques « corrompus », quand quatre sur cinq ne font pas confiance aux partis politiques, comment ont-ils pu oublier que le rétablissement de la confiance entre les citoyens et leurs représentants suppose – impose – l'exemplarité des seconds ? Qui plus est quand des millions de Français, écrasés par la crise, ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois ?
Comment ont-ils pu ignorer que la fin ne justifie jamais tous les moyens ? Que la quête du pouvoir réduite à la quête de l'argent nécessaire pour le conquérir, sans projet ni vision, conduit à la dégénérescence même du politique ?
Comment – au-delà de la question morale, individuelle, collective, républicaine – ont-ils pu à ce point négliger le sens de leurs responsabilités ? Ne pas mesurer qu'ils prenaient le risque de fournir autant d'arguments à tous les populismes, à commencer par celui du Front national ? Comment n'ont-ils pas imaginé qu'ils justifieraient ainsi, comme jamais, la vieille antienne de l'extrême droite : « Tous pourris ! » ?
C'est à toutes ces questions qu'il appartient désormais aux responsables de l'UMP de répondre, sans détour, sans délai. Sans quoi ils sombreront. Et la droite française avec eux.
Le Monde - France
27.5.14
Pourquoi l’extrême droite ne prend pas au Portugal
Alors qu'une vague de partis eurosceptiques et populistes s'est imposée lors de ces dernières élections européennes, l'extrême droite n'existe presque pas au Portugal. L'hebdomadaire Expresso nous proposait, avant même le résultat des élections, quelques élements d'explications.
Quelle est la situation au Portugal ? Courons-nous nous aussi le risque, comme l'a affirmé récemment dans une entrevue au Journal ¡ l'entrepreneur Pedro Ferraz da Costa, “de nous réveiller un jour avec un parti d'extrême droite” ?
Cela semble peu probable : “Les conditions sociales et politiques ne sont pas réunies”, assure quant à lui le politologue José Adelino Maltez. D'une part, le PCP [Parti communiste portugais] a remplacé cette extrême droite : “C'est le parti le plus nationaliste depuis la chute du mur, c'est ce qui équilibre le système”, ajoute-t-il. D'autre part, “Dans le cadre de l'Union européenne, notre pays est celui qui connaît la relation la plus stable entre l'État et la nation”, dit-il, ce qui constitue un obstacle à un facteur nationaliste.
Le Portugal, pays de réactionnaires mais pas de fascistes
Parlant sans détours, ce professeur de l'ISCSP de l'Universidade Técnica de Lisbonne avance par ailleurs que “Le Portugal compte plus de réactionnaires que de fascistes. Cela a toujours été le cas, même sous Salazar. Et le système leur convient.” Quant aux “rares” véritables fascistes, poursuit-il, “ils sont du genre lâches et hypocrites : ils se sont fondus dans les grands partis et préfèrent tirer profit des structures influentes.” L'extrême droite ne pourrait l'emporter qu'avec un “véritable soutien ouvrier”, comme c'est le cas en France. C'est une configuration qui n'existe pas au Portugal.
Son collègue de l'ICS [Institut de sciences sociales de Lisbonne], António Costa Pinto, admet qu'il existe “des sensibilités” pouvant entraîner la montée de l'extrême droite – “entre 15 et 20 % des Portugais expriment des valeurs telles que l'euroscepticisme et le souci de la souveraineté nationale, qui peuvent être mobilisatrices pour l'électorat le plus à droite” – mais il manque “des hommes politiques pour incarner cette tendance, des personnalités politiques fortes”. Ce n'est pas la seule raison : “Le salazarisme n'a pas laissé de parti néo-salazariste” [du nom du dictateur António Oliveira Salazar qui tint le Portugal pendant trente-sept ans], et le changement de régime du 25 avril [Coup d'Etat qui mit fin à la dictature de Salazar] a contribué au “blocage” des partis d'extrême droite au Portugal.
Cela semble peu probable : “Les conditions sociales et politiques ne sont pas réunies”, assure quant à lui le politologue José Adelino Maltez. D'une part, le PCP [Parti communiste portugais] a remplacé cette extrême droite : “C'est le parti le plus nationaliste depuis la chute du mur, c'est ce qui équilibre le système”, ajoute-t-il. D'autre part, “Dans le cadre de l'Union européenne, notre pays est celui qui connaît la relation la plus stable entre l'État et la nation”, dit-il, ce qui constitue un obstacle à un facteur nationaliste.
Le Portugal, pays de réactionnaires mais pas de fascistes
Parlant sans détours, ce professeur de l'ISCSP de l'Universidade Técnica de Lisbonne avance par ailleurs que “Le Portugal compte plus de réactionnaires que de fascistes. Cela a toujours été le cas, même sous Salazar. Et le système leur convient.” Quant aux “rares” véritables fascistes, poursuit-il, “ils sont du genre lâches et hypocrites : ils se sont fondus dans les grands partis et préfèrent tirer profit des structures influentes.” L'extrême droite ne pourrait l'emporter qu'avec un “véritable soutien ouvrier”, comme c'est le cas en France. C'est une configuration qui n'existe pas au Portugal.
Son collègue de l'ICS [Institut de sciences sociales de Lisbonne], António Costa Pinto, admet qu'il existe “des sensibilités” pouvant entraîner la montée de l'extrême droite – “entre 15 et 20 % des Portugais expriment des valeurs telles que l'euroscepticisme et le souci de la souveraineté nationale, qui peuvent être mobilisatrices pour l'électorat le plus à droite” – mais il manque “des hommes politiques pour incarner cette tendance, des personnalités politiques fortes”. Ce n'est pas la seule raison : “Le salazarisme n'a pas laissé de parti néo-salazariste” [du nom du dictateur António Oliveira Salazar qui tint le Portugal pendant trente-sept ans], et le changement de régime du 25 avril [Coup d'Etat qui mit fin à la dictature de Salazar] a contribué au “blocage” des partis d'extrême droite au Portugal.
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