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12.7.13

Photo - Animaux - Bébé Panda dans la lumière

Le carnet des naissances n’arrête pas de s’agrandir. Un nouveau bébé panda a vu le jour à Taipei.
 
Bienvenue au Monde Bébé Panda!



Un train déraille à Bretigny sur Orge - De nombreuses victimes


DERNIERE MINUTE - La préfecture évoque «de nombreuses victimes»...

Un train Intercités en direction de Limoges a déraillé à Brétigny-sur-Orge ce vendredi, a indiqué le ministère de l'Intérieur.
La préfecture de l'Essonne évoque «de nombreuses victimes».
 

3.7.13

Ukraine - Révolte contre les exactions policières

La police entoure des manifestants, le 25 mars 2010, à Mykolaïv - Photo Wikimedia Commons.
Dans la soirée du 1er juillet, les habitants de Vradiyvka, un district de la ville de Mykolaïv [ville portuaire du sud de l'Ukraine], ont attaqué le commissariat local. Pendant l'assaut, une femme et un enfant ont été frappés et un manifestant aurait été blessé par des tirs au bras et à la jambe. La foule exige que les policiers cessent de protéger un de leurs collègues, soupçonné d'avoir pris part au viol d'une jeune femme de 29 ans, Iryna Krachkov.
Plus de 1 000 personnes étaient venues soutenir Iryna, victime d'un viol commis par trois hommes, dont deux policiers du district. Les habitants de Vradiyvka sont alors entrés en guerre contre les représentants des forces de l'ordre, ils ont abattu le portail du commissariat, bombardé les vitres à coups de cailloux, d'œufs et de cocktails Molotov. Furieuse, la foule s'est ensuite ruée à l'assaut. Les policiers assiégés ont riposté à l'aide de gaz lacrymogènes et de bombes fumigènes, mais les manifestants ont réussi à s'emparer d'une partie du bâtiment.
"Nous avons quitté notre travail, nos enfants, et nous sommes venus ici réclamer justice", déclare Oleg V., l’un des manifestants. "Les habitants de Vradiyvka détestent tellement la police : ils se prennent pour des potentats locaux, et nous ne pouvons rien y faire. Demain, à la place d'Iryna, ce seront peut-être nos enfants qui seront blessés !"
La police n'a pas répondu aux cris de la foule en colère, qui exige l'arrestation immédiate du capitaine Yevhen Dryjak, soupçonné de viol en réunion et de coups et blessures. Vers 2 heures du matin, un bus est arrivé de Mykolaïv avec à son bord des hommes des unités antiémeute "Berkout", et les manifestants ont fini par se disperser.
"La brutalité des policiers du coin est bien connue"
Au lendemain des incidents, trois hauts responsables ont été limogés à Mykolaïv, dont le procureur du district, le responsable du ministère de l'Intérieur pour la région et le chef de la police de Vradiyvka. "La brutalité des policiers du coin est bien connue, écrit le blogueur Dmitro Reznitchenko. Ils sont vraiment haïs par la plupart des gens. Il y a deux ans, à Vradiyvka, Alina Porkoul, une jeune fille de 15 ans, a été violée et assassinée. Aujourd'hui, beaucoup pensent que les agresseurs d'Iryna Krachkov et les meurtriers d'Alina sont les mêmes. Au cours de l'enquête menée sur ce crime, quatorze personnes, des civils, ont été arrêtées et accusées de meurtre. Onze ont avoué, sous la torture, et trois autres ont été tuées. Et l'une d'elles s'est suicidée, non sans avoir laissé une lettre qui clamait son innocence."
La tragédie de Vradiyvka a eu lieu il y a quelques jours, alors qu'Iryna Krachkov rentrait chez elle après être allée en boîte de nuit. Ses trois agresseurs, qui comptaient deux agents de police, l'ont forcée à monter dans leur voiture et l'ont emmenée dans un bois voisin, où ils l'ont passée à tabac et violée. La jeune femme se trouve actuellement au département de neurochirurgie des urgences d'un hôpital de Mykolaïv, où elle devrait subir bientôt une intervention.
La police nie catégoriquement toute implication de ses hommes dans le drame, mais les preuves s'accumulent contre eux : des prélèvements effectuées sur la victime à l'hôpital, ainsi que des témoignages oculaires – des employés de la discothèque, d'un garage et de l'épicerie où travaillait Iryna. A en croire les autorités de la région de Mykolaïv, une enquête a été ouverte pour trois chefs d'inculpation : viol, coups et blessures volontaires et vol. L'affaire aurait été confiée à des policiers de la capitale et à des membres de l'Inspection générale des services.
En attendant, le 2 juillet, les gens se sont de nouveau rassemblés spontanément à Vradiyvka, et la situation menace d'échapper à tout contrôle. Environ 500 personnes se sont regroupées devant le commissariat. Le chef de la police locale, Vladimir Berezan, et le gouverneur de la région, Nikolaï Krouglov, ont alors promis que les coupables seraient punis, mais leur discours a été accueilli par des cris et des sifflets. La situation est extrêmement tendue et pourrait rapidement dégénérer. Dans les rues de Vradiyvka, des "Berkouts" rôdent, portant casques et gilets pare-balles, armés jusqu'aux dents. Des patrouilles de police contrôlent tous les accès à la ville.
L'opposition proteste à Kiev
A Kiev, Arseniy Yatseniouk, chef de file de l'opposition à la Rada [le Parlement], est intervenu à la tribune, déclarant que la région de Mykolaïv était l’une des plus affectées par la criminalité de tout le pays. "Le gouverneur Krouglov couvre les bandits, le chef de la police aussi, et les procureurs comme le SBOu [les services secrets] font de toute façon partie des bandits en question. Nous appelons le ministre [de l'Intérieur] Vitaly Zakhartchenko à venir témoigner devant le Parlement ! Nous exigeons un rapport."
Montant à son tour à la tribune, Zakhartchenko a reconnu que les événements de Vradiyvka avaient "porté un coup terrible à l'ensemble du système judiciaire, et en particulier à la police". Avant d'ajouter : "Mais certaines formes de contestation sont inacceptables, car il faut comprendre qu'un commissariat est également une zone carcérale, que des armes y sont stockées et des détenus enfermés."
COURRIER INTERNATIONAL

23.6.13

Noir Désir - "Charlie" - Audio - Musique

"Charlie"

Portugal : le cri du désespoir


Il se rêvait professeur d'éducation physique. Cinq années d'études supérieures plus tard, du fait des coupes budgétaires et des suppressions de postes, José Campos fait visiter Lisbonne au noir à des touristes. "Un bon jour je gagne 75 euros, un mauvais 5 euros." Rodrigo Rivera, 26 ans, parle cinq langues, est diplômé en sciences politiques et en relations internationales. Il n'arrive toujours pas à gagner sa vie. Son amie, une architecte, touche entre 250 et 300 euros par mois comme caissière dans un supermarché. Dans trois mois, tous deux seront partis pour le Brésil, "contraints par la crise", soupire Rodrigo, qui partage un même appartement avec des amis, "à six dans quatre chambres."
Luis Rodeiro est avocat, parle, outre le portugais, l'espagnol, le français et l'anglais. À 29 ans, il ne vit que de ses vacations comme avocat d'office : 700 euros par mois, qu'il gagne en exerçant dans deux villes différentes, à Lisbonne et Coimbra. Incapable de louer ne serait-ce qu'un studio, il loge chez des amis dans la capitale et chez sa sœur à Coimbra. Aucun cabinet n'offrant d'emploi à l'heure qu'il est, Luis se prive de tout, redoute que le Portugal "ne soit qu'au début de la crise" et se désole d'une "Union européenne bien plus tournée vers les marchés financiers que vers les peuples qui la composent."
Des couples choisissent de se séparer
La jeunesse portugaise se désespère. Une statistique suffit pour comprendre l'ampleur de la crise qui la frappe. En France, la proportion de moins de 25 ans au chômage atteint 26,5% (contre 7,5% en Allemagne). Elle est de 42,5% au Portugal (source Eurostat 2013). Seules l'Espagne et la Grèce obtiennent des résultats plus sombres. Appauvris, déprimés, les jeunes adultes ne font plus guère d'enfants et s'en vont. La population du pays diminue d'année en année. L'an passé, près de 122.000 personnes ont quitté le pays, des jeunes en très grande majorité. Rodrigo Riveira compte sur ses doigts : la moitié de ses amis sont partis pour le Brésil, le Canada, l'Allemagne, la France ou dans les pays lusophones d'Afrique, l'Angola, le Cap-Vert, le Mozambique.
Le parcours à venir d'Umme Salma, 31 ans, résume cette incroyable inversion des flux migratoires. Umme est née en Inde, d'où ses parents sont partis pour le Portugal l'année de ses 2 ans. Diplômée en anthropologie et en réalisation de films documentaires, la jeune femme travaillait sur un projet lorsqu'il fut abandonné, suite aux coupes budgétaires sans précédent dans le domaine culturel. L'État lui doit au moins 3.000 €, une fortune pour elle. Ne subsistant que grâce à des petits boulots de traductrice et à des cours de soutien scolaire, Umme envisage de partir vivre en Inde, où un emploi de rédactrice de sous-titres pour des longs métrages réalisés dans le monde entier lui est promis.
«Les plus grandes manifestations depuis la révolution des Œillets de 1974, et ce gouvernement reste sourd?»
Avant elle, ses parents ont, eux aussi, fui le Portugal. Ils vivent désormais à Bruxelles. "Pourtant ma ville, c'est Lisbonne, je n'ai pas du tout envie d'aller vivre à Bangalore, et mon mari encore moins. Mais tout ce que nous avions est en train d'être démoli par le gouvernement. Le peu de droits sociaux, l'éducation, la santé… Un an pour obtenir un rendez-vous en gynécologie dans le service public ! Je gagne entre 300 et 400 € par mois. Les gouvernants ne sont pas conscients de la réalité de nos vies. Autour de moi, tout le monde veut partir." Des couples choisissent de se séparer : l'un va gagner sa vie ailleurs, l'autre reste, comme le font les migrants africains ou de certains pays d'Asie.
Dépression collective
Tous ces jeunes Portugais ont manifesté ces derniers mois contre le gouvernement et la Troïka (Banque centrale européenne, FMI et Union européenne) tant honnie. Jeudi prochain, jour de grève générale, beaucoup défileront encore. Les appels se multiplient sur les réseaux sociaux et sur les affiches bleues "Greve geral", frappées d'un poing serré et brandi, qui décorent les grandes avenues de Lisbonne. Lundi, les enseignants ont observé une nouvelle journée de grève pour protester contre la suppression de 30.000 postes de fonctionnaires et l'allongement du temps de travail de 35 à 40 heures sans compensation.
Arrêté par la police lors d'une précédente manifestation, Rodrigo Riveira y retournera une dernière fois avant son exil forcé vers le Brésil, où il vise un emploi au sein d'une ONG. "Je lutte contre la destruction de l'économie de mon pays, contre la situation des retraités qui touchent 200 €/mois alors que toute leur famille compte sur eux. Les plus grandes manifestations depuis la révolution des Oeillets de 1974? Et ce gouvernement reste sourd? Il ne voit pas que tout un pays est frappé de dépression collective?"
Travailler enfin, Mafalda Jacinto, 23 ans, diplômée en sciences de la communication et bientôt en marketing, n'attend que ça. De fait, elle travaille : un stage de six mois non rémunéré, pas un euro pour un temps plein. Son mémoire de fin d'année est consacré au restaurant de sa mère, une institution vieille de 100 ans qui souffre aussi de la crise. Mafalda est entourée d'amis qui ne parlent que de s'enfuir pour Berlin, Londres, São Paulo ou Paris. Mais elle voudrait rester dans sa ville qu'elle aime tant. Le pourra-t-elle pour autant? Comment se voit-elle à 30 ans? "J'adorerais m'occuper du marketing d'une institution culturelle, mais ça, c'est un rêve. Alors disons toujours stagiaire non rémunérée. Ou caissière à temps partiel dans un supermarché."
Alexandre Duyck, envoyé spécial à Lisbonne (Portugal) - Le Journal du Dimanche
samedi 22 juin 2013

États-Unis • Obama va-t-il enfin fermer Guantanamo ?

L'entrée principale du "Camp 6" de Guantanamo, le 19 janvier 2013 - AFPLa nomination, cette semaine, de Clifford Sloan à la tête de l’Office of Guantanamo Closure (bureau chargé de la fermeture de Guantanamo) témoigne d’une volonté nouvelle du gouvernement de fermer le centre de détention.
Sloan, un éminent avocat de Washington, se chargera, au sein du Département d’Etat, du renvoi dans leurs pays d’origine de tous les prisonniers dont le transfert a été autorisé. Il négociera également avec les législateurs pour modifier les lois qui interdisent actuellement à la Maison-Blanche de rapatrier les derniers détenus sur le sol américain pour être jugés et incarcérés.
Le Président Obama aurait choisi Clifford Sloan pour sa capacité à travailler avec les différentes branches du gouvernement, le Congrès, la Maison-Blanche et la Cour Suprême. Le poste était occupé précédemment par Dan Fried, qui a facilité le transfert de 67 prisonniers. Obama l’avait muté en janvier, ce qui avait entraîné la disparition du bureau de fermeture de Guantanamo. Puis en mai, le président a prononcé un discours à l’Université de la défense nationale, où il a tenu à réaffirmer son engagement à fermer le centre de détention controversé, situé sur l’île de Cuba. Et voilà qu'aujourd'hui il annonce l’arrivée de Sloan.
“Cela signifie que la question est relancée, se félicite Ken Gude, vice-président du Center for American Progress, un think tank de gauche. L’une des premières mesures à prendre sera de trouver un lieu de chute pour les 86 détenus libérables, ce qui était pratiquement impossible en l’absence d’un responsable chargé du dossier.”
La visite d’une délégation sénatoriale au centre de détention en juin montre que le dialogue a été renoué entre la Maison-Blanche et le Congrès.
Un précédent avorté
Néanmoins, au moins une nouvelle tentative de faire de la fermeture une réalité a d’ores et déjà échoué au Congrès. Le député démocrate de Virginie, Jim Moran, qui a travaillé étroitement avec le gouvernement Obama en 2009 lors des premiers efforts de fermeture de Guantanamo, a déposé courant juin quatre amendements de manière à débloquer la situation. S’ils avaient été adoptés, il aurait alors été possible de libérer ou de déplacer les prisonniers capturés avant le 21 décembre 2005.
Moran lui-même devrait faire le voyage à Guantanamo à la fin de l’été avec son homologue républicain de Virginie, Frank Wolf, fer de lance en 2009 de la campagne visant à empêcher la venue des détenus sur le territoire américain. Ce fut à l’époque l’un des plus gros revers essuyés par le Président.
Obama, une détermination vacillante
Mais même si le Congrès joue un rôle essentiel, Obama pourrait faire plus d’efforts, estiment certains. Aux termes de la National Defense Association Act, loi de 2012 limitant le déplacement des détenus de Guantanamo, le Président est habilité à signer des dispenses lui permettant de libérer ceux qui peuvent l’être.
“Le plus surprenant pour nous tous, c'est qu'Obama ne cesse de tenir le Congrès pour responsable de sa propre inaction, commente Michael Ratner, un avocat défendant de nombreux détenus de Guantanamo. Mais il a le pouvoir de procéder dès maintenant aux transferts. La loi a certes été votée par le Congrès, mais il suffit à Obama de signer une dispense pour que l’opération puisse démarrer immédiatement.”
Ratner doute de la capacité du Bureau de fermeture de Guantanamo à soutenir la détermination parfois vacillante d’Obama.
“On l’a déjà vu. Obama s’est débarrassé de Greg Craig, alors on a eu Dan Fried, et une fois le Président reconduit à la Maison-Blanche, le bureau de fermeture de Guantanamo a été supprimé. Obama ne l’a fait renaître de ses cendres qu’à la suite de la grève de la faim observée par de nombreux détenus du centre de détention. Reste à savoir si Sloan se montrera plus actif que Fried.”
 
COURRIER INTERNATIONAL

22.6.13

Now, it's time to say goodbye



CIAO, CIAO, CIAO...

Photo - Robert Doisneau - "Fox-terrier au Pont des Arts" - 1953

Fox-terrier au Pont des Arts, Paris, 1953


Fox terrier au pont des arts - 1953

L'image du jour - 22-06-2013

Les visages brésiliens de la protestation

Les visages brésiliens de la protestation
Des Brésiliens ont peint leurs visages ou porté des masques pour faire entendre leurs voix lors des manifestations anti-gouvernementales. La mobilisation s’est intensifiée jeudi, malgré la marche arrière des autorités sur les tarifs des transports.

18.6.13

La facture du Mondial-2014 cristallise la colère des Brésliens

La facture du Mondial-2014 cristallise la colère des Brésliens
Des dizaines de milliers de manifestants dans les rues des grandes villes brésiliennes. Une contestation grandissante provoquée par la pauvreté des services publiques, la violence policière et la corruption du gouvernement. REUTERS / Sergio Moraes
 
(Allez les Amis: qu'ils émigrent... ou ... "porrada neles")
 
JoanMira

Photo - Les grands maîtres - Jean Dieuzaide

La petite fille au lapin. Nazaré, Portugal, 1954


La petite fille au lapin - Nazaré - Portugal - 1954

17.6.13

Corruption : le maire de Montréal arrêté

Michael Applebaum lors de sa prise de fonction en novembre 2012.

L'opération s'est déroulée dans la plus grande discrétion. Lundi matin, 6 heures, le maire de Montréal, Michael Applebaum, a été arrêté à son domicile. Seuls une poignée de policiers avaient été mis dans la confidence. L'élu, interpellé en même temps que deux autres hommes publics, va être entendu dans la journée par l'Unité permanente anticorruption à propos d'une vaste affaire de corruption qui empoisonne le Québec depuis plusieurs années.
Selon les révélations de la presse québécoise, qui multiplie les articles à ce sujet depuis 2009, l'industrie locale de la construction est gangrenée par la mafia sicilienne, qui verse en retour de multiples pots-de-vin aux élus municipaux. Le scandale a entraîné, en 2012, la formation d'une commission publique d'enquête, dite commission Charbonneau, chargée de tirer au clair la réalité de ce système de corruption. Et les premières révélations sont explosives.

Des camionnettes pleines de cadeaux pour les fonctionnaires

L'un des plus gros entrepreneurs de la province, Lino Zambito, a ainsi confié en octobre comment certaines entreprises du BTP se sont regroupées en cartel pour s'assurer, à coups d'intimidations contre les sociétés indépendantes, l'octroi de la totalité des marchés publics. Le cartel devait reverser, en espèces, 2,5% du montant des contrats à la mafia sicilienne, 3% au parti politique du maire de Montréal alors en exercice, Gérard Tremblay, et 1% à un ingénieur corrompu de la ville. Ce coûteux système de pots-de-vin avait entraîné, selon l'entrepreneur, un gonflement des factures de l'ordre de 20%.
D'autres fonctionnaires corrompus ont avoué avoir touché illégalement 500.000 dollars au cours de leur carrière. L'un d'entre eux a raconté devant la commission comment des camionnettes pleines de cadeaux pour les fonctionnaires se rendaient «deux à trois fois par jour» à l'Hôtel de Ville à l'approche de Noël. «Je me réjouissais de l'arrivée d'un nouvel entrepreneur à Montréal: plus de cadeaux à Noël!», a confié celui qui a aussi pu bénéficier de voyages luxueux dans les Caraïbes payés par la mafia. Selon ce fonctionnaire, la corruption faisait partie de la «culture d'entreprise» de la municipalité.

Perquisitions au précédent poste d'Applebaum

Le dévoilement de l'existence de ce système de financement illégal des partis politiques québécois a entraîné la démission du maire de Montréal, Gérald Tremblay, en novembre 2012. Ce dernier avait été remplacé par Michael Applebaum, qui devait assurer l'intérim jusqu'aux prochaines élections municipales, prévues en novembre.
On ignore pour le moment les raisons pour lesquelles Michael Applebaum a été arrêté. L'unité anticorruption avait mené, il y a quelques semaines, plusieurs perquisitions à l'hôtel de ville de Montréal, au siège d'Union Montréal, parti dissous de Tremblay et Applebaum, et au bureau de l'arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, dirigé jusqu'à cet automne par Michael Applebaum.
 
LE FIGARO

16.6.13

L'image du jour 16-06-2013

Canons à eau et gaz lacrymogène contre les manifestants de la place Taksim
La police anti-émeute turque a évacué de force le parc Gezi samedi, délogeant des centaines de protestataires anti-Erdogan, une opération lancée quelques heures après l’ultimatum du Premier ministre.

15.6.13

L'image du jour - 15-06-2013

La lune tourne autour du soleil

La lune tourne autour du soleil
Image spectaculaire constituée à partir de clichés de l’observatoire solaire de la Nasa, le “Solar Dynamic Observatory”. Deux ou trois fois par an, le SDO observe la lune qui passe devant le soleil.

Iran • Malgré les mollahs, la révolution sexuelle

—Dessin de Mana Neyestani (Iran) extrait de son recueil “Tout va bien !”, paru aux Editions çà et là (Paris, 2013).

Lorsqu’on évoque l’Iran, quelles images viennent à l’esprit ? Les ayatollahs ? le fanatisme religieux ? les femmes voilées ? A priori, on ne penserait pas “révolution sexuelle”. Et pourtant…
Ces trente dernières années, tandis que les médias occidentaux se préoccupaient des orientations radicales de la République islamique, le pays a subi une profonde transformation sociale et culturelle. Même si elle n’est en soi ni positive ni négative, la révolution sexuelle iranienne est incontestablement sans précédent. Les mentalités ont tellement changé durant les dernières décennies que de nombreux expatriés iraniens sont stupéfaits lorsqu’ils visitent le pays. Par les temps qui courent, Londres a l’air d’une ville conservatrice par rapport à Téhéran”, m’a confié un ami après son retour de la capitale iranienne.

Certes, on ne trouve pas facilement de données fiables sur le comportement sexuel des Iraniens. Mais les statistiques officielles de la République islamique sont très révélatrices. La baisse du taux de natalité, par exemple, traduit un recours plus fréquent aux contraceptifs et à d’autres formes de planning familial – ainsi qu’un recul du rôle traditionnel de la famille. Au cours des deux dernières décennies, le pays a connu la plus forte baisse de fécondité jamais enregistrée. Entre-temps, le taux de croissance de la population iranienne a plongé de 3,9 % en 1986 à 1,2 % en 2012 – cela en dépit du fait que plus de la moitié des Iraniens ont moins de 35 ans.

Simultanément, l’âge moyen du mariage est passé pour les hommes de 20 à 28 ans ces trente dernières années, tandis que les Iraniennes se marient désormais entre 24 et 30 ans. Quelque 40 % des adultes en âge de se marier sont actuellement célibataires. Parallèlement, le taux de divorce a été multiplié par trois, passant de 50 000 divorces déclarés en l’an 2000 à 150 000 en 2010. Actuellement, on dénombre 1 divorce pour 3,76 mariages – un taux presque comparable à celui de la Grande-Bretagne.

Selon une étude citée par un haut fonctionnaire du ministère de la Jeunesse en décembre 2008, la majorité des hommes interrogés reconnaissent avoir eu une relation sexuelle avec au moins une personne du sexe opposé avant le mariage. Toutefois, environ 13 % de ces relations “illicites” ont abouti à une grossesse non désirée et à un avortement – des chiffres qui, bien que modestes, auraient été impensables il y a une génération.

Entre-temps, la prostitution a décollé au cours des deux dernières décennies. Au début des années 1990, les prostitué(e)s étaient pratiquement invisibles, obligé(e)s d’exercer leur activité dans une totale clandestinité. Aujourd’hui, dans de ­nombreuses villes, la prostitution fait partie du décor. Souvent, les travailleurs du sexe racolent dans certaines rues, attendant que les clients de passage fassent leur choix.

Et certains chiffres indiquent que 10 % à 12 % des prostituées iraniennes sont mariées. Ce qui est d’autant plus étonnant que tous les travailleurs du sexe en Iran ne sont pas des femmes : une nouvelle étude confirme que des femmes d’un certain âge en bonne santé, ainsi que de jeunes femmes instruites en quête d’amours tarifées, font appel aux services d’hommes prostitués.
 
COURRIER INTERNATIONAL