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6.1.13

La révolution du taylorisme

Une ligne de production de volants dans l'usine Ford de Highland Park (Michigan, États-Unis), en 1913. L'introduction d'une chaîne de production y a fait chuter le temps nécessaire à la fabrication d'une voiture de 12 heures à 1 h 33.Article paru dans Le Figaro du 1er janvier 1913.
Elle fait fureur en Amérique, en 1912, et M. Dausset, dans son rapport sur le budget de 1913, nous laisse entendre qu'avant peu elle pourrait bien aussi faire fureur chez nous.
La «méthode Taylor» est une «gymnastique ouvrière rationnelle», entendez par là: une méthode de travail qui a pour objet de ne faire exécuter à l'ouvrier que des mouvements utiles.
Cette économie de l'effort, cette suppression des mouvements inutiles ont eu en Amérique, nous assure-t-on, des effets extraordinaires. On a vu, par exemple, les mouvements des briqueteurs réduits de 18 gestes par brique à 5 gestes; la production moyenne s'élever, grâce à cette simplification du travail manuel, de 120 à 350 briques par heure; et l'ouvrier produire mieux et gagner davantage, en travaillant moins!
Mais qui se chargera de refaire, dans chaque industrie, l'éducation manuelle de l'ouvrier?
Les Américains nous disent: «des ingénieurs … des chronométreurs qui observeront, un compteur à secondes à la main, les mouvements de l'ouvrier, et chercheront scientifiquement à supprimer de chacun de ces mouvements tout ce qu'il contient d'effort inutile…»
Alléchant programme? La question est maintenant de savoir comment seraient accueillies chez nous les leçons du chronométreur; ce qu'on penserait, en certains ateliers, du «compteur à secondes»?
On voit assez bien le parti que sauraient tirer de leurs innovations les chansonniers et les revuistes; on aperçoit moins clairement les moyens par lesquels l'expérience pourrait être essayée; mais, cela dit, on peut souhaiter qu'en 1913 quelque industriel la tente... Le spectacle intéressera tout le monde, quel qu'en puisse être le résultat!
LE FIGARO

Images d'animaux: maman gorille câline...

Qin Chuan et Le Le jouent dans la neige au Jinbao park à Weifang City en Chine.
Une maman gorille câline son nouveau né au zoo de Prague.

 
Une maman gorille câline son nouveau né au zoo de Prague.

Images d'animaux - lion de mer

Ce lion de mer fait sa gym sur un rocher sous les yeux ébahis du photographe.VALDMANN/CATERS NEWS AGENCY/SIPA

Ce lion de mer fait sa gym sur un rocher sous les yeux ébahis du photographe.

L'image du jour 06-01-2013

Montréal engloutie sous la neige

Montréal engloutie sous la neige

 
La ville québécoise n’avait pas vu cela depuis 1971: il est tombé entre 45 et 50 cm de neige en une seule journée. REUTERS/Olivier Jean

4.1.13

Images du Monde - Ecosse

Bonne année 2013!

Bonne année 2013!
des fêtards tracent 2013 dans l’air avec un cierge magique lors des Hogmanay (Nouvel An) une fête de rue à Edimbourg, en Ecosse, durant les fêtes de la nouvelle année. REUTERS / David Moir

3.1.13

Images du Monde - Réunion - Cyclone Dumile

Les vents, qui ne devaient atteindre que 140km/h, ont atteint les 176km/h sur les hauteurs dans l'ouest de La Réunion et 100 km/h au Port, sur le littoral ouest.
 
Les vents, qui ne devaient atteindre que 140km/h, ont atteint les 176km/h sur les hauteurs dans l'ouest de La Réunion et 100 km/h au Port, sur le littoral ouest.

31.12.12

En Suisse l'Etat reconnaît et taxe la prostitution

 

Au préalable, les travailleurs du sexe concernés doivent s'annoncer à la police et s'inscrire au département des affaires sociales de la ville. Ils doivent en outre s'acquitter d'un émolument de 40 francs.
Inspirée d'une expérience menée avec succès à Bonn (D), la mise en place de ces parcmètres spécifiques à Zurich résulte de la révision de la loi cantonale sur la prostitution, appliquée début 2013. Cette loi régule en particulier la procédure d'autorisation pour la prostitution de rue et de salon.
Elle prévoit aussi que les prostituées pourront louer leurs charmes dans des box en périphérie de Zurich dès août prochain, une première en Suisse. Les Zurichois avaient approuvé la création de ces box en votation en mars dernier. La prostitution de rue sera alors interdite dans plusieurs zones, notamment sur le Sihlquai. (ats/Newsnet)
La Tribune de Genève

30.12.12

La Bolivie nationalise des compagnies d'électricité de l'espagnol Iberdola


Copyright ReutersDécidément, les entreprises espagnoles ne sont plus en odeur de sainteté en Bolivie. Loin de là. Samedi, Evo Morales a annoncé la nationalisation des compagnies d'électricité détenues par le groupe énergétique espagnol Iberdrola. Ces nationalisations, annoncées par un décret signé du président bolivien, concernent les compagnies d'électricité Electropaz installée à La Paz et Elfeo située à Oruro, toutes deux appartenant à Iberdrola.

Un précédent au printemps dernier

Ce n’est pas la première fois qu’Evo Morales agit de la sorte. Au printemps dernier, il avait nationalisé
l'entreprise de Transport d'électricité (TDE), gérée par Réseau électricité international, filiale du groupe espagnol Red Electrica Corporacion (REE). Il avait alors affirmé que "ce décret suprême a pour objet de nationaliser en faveur de l'Entreprise nationale d'électricité (ENDE, publique), au nom de l'Etat, le paquet d'actions que possède l'entreprise Réseau électricité international dans l'entreprise de Transport d'électricité". Quinze jours avant cela, l'Argentine avait annoncé l'expropriation partielle de la compagnie YPF contrôlée à hauteur de 57,4% par Repsol, le groupe pétrolier espagnol.

Quand le cerveau nous fait changer de langue, d'accent ou de personnalité

Quand le cerveau nous fait changer de langue, d'accent ou de personnalité


INTERVIEW - Michel Poncet, neuropsychiatre, explique à «20 Minutes» les mystères de l'aphasie et de ses dérivés...

Un Britannique s’est mis subitement à parler uniquement gallois après avoir subi une attaque cérébrale, alors qu’il n’avait plus pratiqué cette langue depuis l’enfance. Ce phénomène, qui est loin d’être le premier du genre, est un nouveau cas d’aphasie. Michel Poncet, neuropsychiatre, qui a travaillé sur le sujet à l’hôpital de la Timone, à Marseille, explique à 20 Minutes comment on peut se mettre subitement à parler une autre langue que la nôtre.

Comment expliquer ce phénomène?

Après un accident vasculaire cérébral (AVC), on constate que des patients sont aphasiques, c’est-à-dire qu’ils ne parlent plus ou plus correctement leur langue. Leur nouvelle langue n’est pas une langue qui n’existe pas, mais cela peut être une langue qu’ils ne parlaient plus. Cela s’explique par le fait que les langues ne sont pas toutes localisées au même endroit dans le cerveau. Parfois, elles ne se trouvent même pas dans le même hémisphère. A chaque apprentissage d’une langue, c’est un nouveau système du cerveau qui est impliqué.

Pourquoi certaines langues restent et pas d’autres?

Celles qui restent sont les langues qui ont résisté à l’AVC parce que les parties touchées n’étaient pas critiques pour celles-ci. Même si en général la langue maternelle est très résistante, j’ai l’exemple d’un patient d’origine corse qui s’est mis à parler corse, pas parfaitement car il ne le pratiquait plus depuis l’enfance, mais il ne parlait plus français, il n’avait plus les mots. Comme ce Gallois.

Peut-on en arriver à parler une langue jamais pratiquée avant?

Non, c’est inconcevable. Pour avoir acquis beaucoup de choses d’une langue, cela implique de la matière cérébrale, que ce soit dans la tête. Si cela n’a pas été intégré par le cerveau, il n’y a ni esprit, ni langage.

Qu’en est-il des accents étrangers que des personnes prennent après un accident?

Les accents, c’est un peu différent mais tout aussi extraordinaire. C’est un problème de motricité des actes de parole, qu’on appelle l’aphasie motrice. Elle provoque une suppression de la parole puis, quand on récupère un peu, on parle avec un pseudo-accent en réalité qui, pour un patient français, peut ressembler à l’accent anglais ou allemand. Le premier cas célèbre d’aphasie motrice est celui qui a touché un patient en 1861. Il ne pouvait dire plus que «tant tant». A sa mort, son cerveau a été nécropsié par Paul Broca qui a repéré la lésion.

Et les cas de changements brutaux de personnalité?

Cela n’intervient pas dans le cadre de l’aphasie. Il s’agit ici de lésions traumatiques frontales ou de démences fronto-temporales soit des maladies dégénératives du cerveau (de la même famille que la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson). Elles ne touchent pas le langage mais la relation au monde. Par exemple, un catholique pratiquant va devenir un athée militant, un homme rustique va soudain se passionner pour l’art. Cela peut aller loin, provoquant également un changement d’orientation sexuelle ou d’alimentation.

Y a-t-il d’autres types d’aphasies connus?

On peut évoquer le cas de personnes qui parlent une autre langue en dormant. Là encore, c’est une langue qui est connue ou a été au moins pratiquée dans le passé. Mais ici, c’est le sommeil qui agit, c’est un autre mode de fonctionnement.

Ces phénomènes sont-ils permanents, comment les soigner?

Dans le cas des maladies dégénératives, oui, cela s’installe très progressivement et s’aggrave, aboutissant à la déchéance absolue. On ne sait toujours pas le traiter aujourd’hui. Pour les aphasies, c’est très différent. Avec une rééducation, le patient récupère son langage en quelques mois, mais certains patients restent aphasiques toute leur vie.

Outre les AVC et les traumatismes crâniens, d’autres types d’accidents peuvent-ils provoquer une aphasie?

Toute blessure cérébrale qui se trouve dans la zone du langage peut la provoquer: une hémorragie, une tumeur ou encore un abcès cérébral.
Propos recueillis par Corentin Chauvel
20 MINUTES            

Charlie Hebdo se lance dans "La vie de Mahomet"


Il l'avait évoqué lors de sa dernière visite à l'Humanité. Charb a officialisé ce dimanche la sortie de "La Vie de Mahomet", une bande dessinée biographique "parfaitement halal" de Charlie Hebdo, concoctée à partir de textes de chroniqueurs musulmans.
Il ne s'agit là ni d'une caricature, ni d'une satire, mais d'un récit minutieux basé sur une bibliographie rigoureuse, assure dans un avant-propos "Zineb", sociologue franco-marocaine des religions et coauteure de l'ouvrage, avec Charb, directeur de l'hebdomadaire satirique, qui a mis en images ce hors-série dans les kiosques mercredi.
Biographie autorisée
"C'est une biographie autorisée par l'islam puisqu'elle a été rédigée par des musulmans. C'est une compilation de ce qui a été écrit sur la vie de Mahomet par des chroniqueurs musulmans et on l'a simplement mise en images", renchérit Charb, qui se défend de verser dans la provocation.
"Je ne pense pas que le plus savant des musulmans pourra reprocher quoi que ce soit sur le fond", ajoute Charb, dont l'hebdo Charlie Hebdo a provoqué à plusieurs reprises des remous en publiant des caricatures de Mahomet. "L'idée de ce livre, j'y pense depuis 2006, au moment des caricatures de Mahomet au Danemark. Je crois qu'au départ on avait pris le sujet un peu à l'envers, on a mis en scène un personnage dont on ne connaissait pas la vie, moi le premier. Avant de pouvoir rigoler d'un personnage, il vaut mieux le connaître. Autant on connaît la vie de Jésus, autant on connaît rien de Mahomet".
Blasphème
Quant aux critiques qui ne manqueront pas de pointer que représenter le Prophète est blasphématoire, "c'est juste une tradition, c'est absolument pas inscrit dans le Coran, plaide le dessinateur. A partir du moment où ce n'est pas pour ridiculiser Mahomet, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas lire ce livre comme on lit au catéchisme des histoires de la vie de Jésus. Autant le fond est parfaitement halal, autant l'image, c'est mon dessin. J'ai dessiné Mahomet comme je dessine habituellement mes personnages, Mahomet était un homme, j'ai dessiné un homme", fait valoir Charb.

29.12.12

Images du Monde - Inde - Le viol collectif

<strong>Cri d'alarme.</strong> Le combat se poursuit en Inde, où le pays est secoué depuis dix jours par le viol collectif d'une étudiante de 23 ans. Une étincelle qui a embrasé l'opinion publique, révoltée par des autorités qui ne prendraient pas suffisamment au sérieux les plaintes pour viols et agressions sexuelles. Le gouvernement indien a demandé l'ouverture d'une enquête spéciale sur le fait divers.
 
Cri d'alarme. Le combat se poursuit en Inde, où le pays est secoué depuis dix jours par le viol collectif d'une étudiante de 23 ans. Une étincelle qui a embrasé l'opinion publique, révoltée par des autorités qui ne prendraient pas suffisamment au sérieux les plaintes pour viols et agressions sexuelles. Le gouvernement indien a demandé l'ouverture d'une enquête spéciale sur le fait divers. Crédits photo : RAVEENDRAN/AFP

Images du Monde - Pakistan

<strong>Dans les mémoires.</strong> Des milliers de partisans étaient réunis à Garhi Khuda Bux, pour l'anniversaire de la mort de Benazir Bhutto, ancienne Première ministre pakistanaise, dont l'assassinat en 2007 n'a toujours pas été élucidé. À cette occasion, son unique fils, Bilawal, a officiellement lancé sa carrière politique. «Lorsqu'il n'y a pas de justice, les forces comme les talibans imposent leur loi», a-t-il dénoncé.
 
Dans les mémoires. Des milliers de partisans étaient réunis à Garhi Khuda Bux, pour l'anniversaire de la mort de Benazir Bhutto, ancienne Première ministre pakistanaise, dont l'assassinat en 2007 n'a toujours pas été élucidé. À cette occasion, son unique fils, Bilawal, a officiellement lancé sa carrière politique. «Lorsqu'il n'y a pas de justice, les forces comme les talibans imposent leur loi», a-t-il dénoncé. Crédits photo : NADEEM SOOMRO/REUTERS

Photo - Cerfs - Il faut que le bois parle!

<strong>Duel en sous-bois.</strong> Image rare d'un combat de cerfs sous le regard d'un arbitre impassible et expert. Dans les forêts britanniques, la lutte pour s'imposer dans la harde entraîne les mâles à toutes les hardiesses, notamment pendant la période du rut. Si les combats sont souvent évités, il faut parfois laisser parler les bois. Les vieux mâles, eux, forts de leur expérience, comptent souvent les points en véritables maîtres du jeu. Jaugeant, tel un bretteur avisé et avec un flegme tout britannique, la fougue de ses comparses, le cerf situé au centre apprécie-t-il l'élégance de l'assaut de ses concurrents potentiels, ou applique-t-il malicieusement le proverbe chinois: «Le sage attend tranquillement que l'adversaire s'épuise»?
 
Duel en sous-bois. Image rare d'un combat de cerfs sous le regard d'un arbitre impassible et expert. Dans les forêts britanniques, la lutte pour s'imposer dans la harde entraîne les mâles à toutes les hardiesses, notamment pendant la période du rut. Si les combats sont souvent évités, il faut parfois laisser parler les bois. Les vieux mâles, eux, forts de leur expérience, comptent souvent les points en véritables maîtres du jeu. Jaugeant, tel un bretteur avisé et avec un flegme tout britannique, la fougue de ses comparses, le cerf situé au centre apprécie-t-il l'élégance de l'assaut de ses concurrents potentiels, ou applique-t-il malicieusement le proverbe chinois: «Le sage attend tranquillement que l'adversaire s'épuise»? Crédits photo : John Bett/SOLENT NEWS/SIPA/John Bett/SOLENT NEWS/SIPA

Photo - La Terre, la nuit

<strong>Vues de vie nocturne.</strong> La plupart des satellites d'observation sont sollicités pour transmettre des images diurnes de notre planète. La Nasa a, pour une fois, choisi d'observer notre vie nocturne avec son nouveau satellite Suomi NPP. Grâce à sa technologie de pointe, notamment des capteurs de lumière ultrasensibles, Suomi est capable de restituer avec une très grande précision les points lumineux qui jalonnent la surface du globe en s'affranchissant de la lumière réfléchie par la Lune. Eclairages urbains, torchères, éruptions volcaniques, incendies, rien n'échappe à Suomi, dont l'image présentée ici concentre l'activité lumineuse de la Terre entre avril et octobre 2012. Un véritable sapin de Noël planétaire.
 
Vues de vie nocturne. La plupart des satellites d'observation sont sollicités pour transmettre des images diurnes de notre planète. La Nasa a, pour une fois, choisi d'observer notre vie nocturne avec son nouveau satellite Suomi NPP. Grâce à sa technologie de pointe, notamment des capteurs de lumière ultrasensibles, Suomi est capable de restituer avec une très grande précision les points lumineux qui jalonnent la surface du globe en s'affranchissant de la lumière réfléchie par la Lune. Eclairages urbains, torchères, éruptions volcaniques, incendies, rien n'échappe à Suomi, dont l'image présentée ici concentre l'activité lumineuse de la Terre entre avril et octobre 2012. Un véritable sapin de Noël planétaire. Crédits photo : NASA/AFP/NASA/AFP

Vin de Porto : les Français le boivent, les Portugais l'offrent

Les Portugais achètent du Porto non pas pour le boire, mais pour l'offrir - cnmarcos/FlickR/CC
Les Portugais achètent du Porto non pas pour le boire, mais pour l'offrir -
cnmarcos/FlickR/CC
Si l'on consulte les statistiques, les consommateurs portugais sont presque des héros sur le marché du porto. Seuls les Français en boivent plus en quantité. Et si cette différence peut facilement se justifier par le facteur démographique, les Portugais ont des arguments pour se vanter d'un autre tour de force : s'ils boivent moins que les Français, ils dégustent plus de porto de catégorie supérieure.
Ce n'est donc pas la lecture de ces chiffres qui conduisent le président de l'Institut des vins du Douro et de Porto, Manuel Cabral, à se lamenter sur le fait que "les Portugais ont une mauvaise relation avec le porto". Une étude de 2007 permet d'expliquer en partie ce paradoxe apparent : la grande majorité des personnes interrogées avaient du porto chez eux, mais ils étaient très peu à l'avoir acheté et encore moins à le boire. "Les Portugais achètent du porto pour l'offrir, et celui qu'ils possèdent à la maison leur a été offert", explique Isabel Marrana, à la tête de l'Association des entreprises de Porto (AEVP). "On ne boit pas du porto à Noël, comme en Angleterre ; on l'achète pour l'offrir", précise-t-elle.
Le mois de novembre est le meilleur mois de vente du porto et, si le volume des ventes de 2011 se maintient, cette année les quantités commercialisées entre septembre et décembre vont représenter environ 43 % du total annuel. Une tendance identique peut être constaté au niveau mondial, mais au Portugal ces chiffres sont encore plus accentués.
Malgré tout, le simple fait que les Portugais achètent beaucoup de porto et qu'ils en boivent peu en proportion maintient le mystère sur les raisons qui font que le marché national est le deuxième plus important au monde en termes de volume d'affaires et le troisième s'agissant des quantités (derrière la France et les Pays-Bas). Le tourisme peut être une explication. Isabel Marrana rappelle que 750 000 touristes passent chaque année dans les caves de Vila Nova de Gaia [ville en banlieue de Porto] et que chacun d'eux dépense en moyenne 10 euros à cette occasion. Le billet d'entrée – entre 3 et 5 euros – dans les caves donne droit soit à une dégustation, soit à une réduction sur l'achat de bouteilles. Ce qui incite de nombreux visiteurs à ne pas repartir les mains vides.
Un réflexe d'amour-propre
On ne connaît pas le pourcentage total des ventes inhérent au tourisme ni la part des visiteurs portugais. Ce que l'on sait, c'est que la majorité écrasante des Portugais ont, de facto, une "mauvaise relation" avec le porto. "Même à Vila Nova de Gaia, les cafés et les restaurants ne savent pas quoi vendre, ni quelles informations apporter, ni quels verres utiliser et, la plupart du temps, ils mettent les bouteilles sur les machines à café", se désole Manuel Cabral.
Mais les entreprises ont le sentiment qu'"une nouvelle attitude est en train de naître chez un peuple, qui commence à voir le porto comme son produit", souligne António Saraiva, un des responsables de l'AEVP. Isabel Marrana affirme de son côté qu'à chaque fois qu'un porto est très bien noté par une revue internationale sa demande augmente, ce qui peut s'expliquer d'une certaine façon par un réflexe d'amour-propre des Portugais.
Même si deux marques, Velhotes commercialisée par Cálem et Ferreira de l'entreprise éponyme, exercent une forte domination sur le marché national, il existe des niches de consommateurs d'une importance non négligeable, notamment à Lisbonne où le porto vintage [porto millésimé qui a vieilli au moins dix ans] se vend bien. En règle générale, les entreprises s'intéressent de près au marché intérieur. Ces vingt dernières années, les ventes au Portugal ont été stables, tant au niveau de la quantité qu'à celui des prix – les plus élevés parmi les cinq principaux pays consommateurs de porto [le Royaume-Uni, la Belgique, la France, le Portugal et les Pays-Bas]. D'autant que "le marché intérieur fait partie de ceux qui ont le plus de potentiel de croissance, malgré la crise", estime Manuel Cabral.
Pour garantir la réussite du développement du marché intérieur, le secteur sait qu'il ne peut pas compter sur les ventes dans les bars – "les verres à pied ne marchent pas la nuit", regrette Isabel Marrana –, mais que ce soit dans les restaurants ou en termes de consommation au foyer, il y a de réels facteurs positifs à prendre en compte. Manuel Cabral note que l'attention que les médias, généralistes ou spécialisés, concèdent au porto est un bon début pour inciter les Portugais à ne plus le considérer comme "un "spiritueux" mais comme un "vin".
COURRIER INTERNATIONAL