Dans le Queens, un arrondissement de New York particulièrement touché par la tempête sub-tropicale, le ciel se calme.
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30.10.12
Images du Monde - New York
L'ouragan tant redouté est arrivé la côte est américaine et à New York, particulièrement touchée, dans la nuit du 29 ou 30 octobre. La tempête qui a balayé le nord-est des Etats-Unis aurait fait au moins 33 morts dans sept états, selon les bilans toujours provisoires fournis par les autorités, dont 10 dans celui de New York. Transports fermés, électricité coupée, tunnels inondés, la ville est totalement paralysée et l'île de Manhattan a enregistré une subite montée des eaux lundi soir.
Réalisation: Gaëlle Labarthe
L'entrée d'un parking est bouchée par des voitures venue s'entasser, emportées par la crue dans le quartier d'affaires de New York.
29.10.12
Photo de l'ouragan Sandy : petite histoire d'un "fake" (pour tous les apprentis menteurs de facebook et d'ailleurs)
Jason Otts, qui a publié cette photo sur son compte Facebook - partagée plus de 300 000 fois ! - explique avoir eu "200 nouvelles demandes de nouveaux amis" sur le réseau, alors qu'il venait de réaliser son erreur.
Car le cliché est magnifique. Trop. Cette photo du jour de New York est un "fake", comme l'explique Snopes, un site qui s'est fait pour spécialité de démonter les canulars et autres légendes urbaines circulant sur le web.
Il s'agit d'un photomontage d'un cliché de la statue de la Liberté et d'une autre photo prise en mai 2004 dans le Nebraska par le photographe Mike Hollingshead, qui raconte les conditions de la prise de vue sur ce site.
La photo originale ayant servi de base pour le photomontage avec la statue de la Liberté. Le cliché a été réalisé par Mike Hollingshead, dans le Nebraska, en 2004. (Mike Hollingshead) |
Plus fort, cette photo avait déjà circulé sur Internet en 2010, à l'occasion d'une autre tempête. Un petit tour sur le moteur de recherche d'images inversées Tineye montre que ce cliché ressort régulièrement. Comme quoi, sur l'Internet mondial, rien ne se perd, tout se recycle.
Une autre photo a fait aujourd'hui le tour de Twitter, Instagram ou encore Facebook. Celle de trois vaillants soldats affrontant stoïquement "la pluie précédant l'ouragan Sandy" devant le monument aux soldats disparus du cimetière d'Arlington, en Virginie. Pas de montage dans ce cas, mais une information erronée, de taille : la photo a été prise sous la pluie au mois de septembre 2012, et non le 29 octobre, comme le précise Poynter.
Une photo prise en septembre au cimetière national d'Arlington en Virginie, et présentée fin octobre sur les réseaux sociaux comme une photo de "gardes tenant bon sous la pluie de l'ouragan Sandy". DR |
Le site américain Buzzfeed, toujours aussi réactif, s'est même fendu d'un article intitulé : "11 photos qui ne sont pas l'ouragan Sandy", recensant tous les détournements d'images en circulation.
A chaque catastrophe naturelle, son "fake". Tsunami, tempête de sable, séisme : certains sont devenus maîtres dans l'art de publier dans la minute le détournement d'un événement. Du cliché du reporter sur le terrain au canular, il n'y a souvent qu'un pas, malheureusement parfois franchi par les médias en quête d'images.
Pour mémoire, un monteur vidéo du dimanche était parvenu à berner des chaînes de télé dans les heures suivant le grand séisme de 2010 à Haïti, présentant un document vidéo "du tremblement de terre vu de l'ambassade de France" - en fait une image d'un séisme en Californie survenu quelques jours plus tôt...
NOUVEL OBSERVATEUR
Atlantic City sous les eaux, le New Jersey envisage de fermer deux centrales nucléaires
VIGILANCE SUR DEUX CENTRALES NUCLÉAIRES
Au moins deux réacteurs nucléaires produisant près de 50 % de l'électricité de l'Etat du New Jersey pourraient être arrêtés si les vents créés par l'ouragan Sandy s'intensifiaient, selon un porte-parole de leur exploitant, la société Public Service Electric and Gas, PSEG.
"Selon nos règles d'opération, nous arrêterons les réacteurs (Salem Unit 1 et Hope Creek) si l'une des conditions suivantes était remplie : des vents dépassant la vitesse de 119 km/h pendant une durée de plus de 15 minutes ou si le niveau du fleuve Delaware dépassait les 30,3 mètres de hauteur, le site se trouvant à 31,1 mètres au-dessus du niveau de la mer", a détaillé un porte-parole de l'entreprise. Ces deux réacteurs nucléaires, situés au bord de la rivière Delaware qui sépare les Etats du New Jersey et de Pennsylvanie, "fonctionnent actuellement à plein régime", a-t-il annoncé.
Ils produisent 49 % de l'électricité consommée dans le New Jersey et représentent "la deuxième plus grande centrale nucléaire à but commercial des Etats-Unis". Le niveau le plus haut jamais atteint par les eaux à cet endroit est de 29,7 mètres. Vers 19 h 30 GMT, la vitesse du vent observée sur place était de 72 km/h et la rivière avait atteint un plus haut de 28,3 mètres, à marée haute.
Dans plusieurs Etats, des centaines de milliers de foyers sont d'ores et déjà sans électricité. Dans le Connecticut, plus de 100 000 habitations n'ont plus de courant, et dans la région de New York, elles sont plus de 175 000 à être coupées du réseau.
Renault doit annoncer prochainement la renaissance d'Alpine
Hummm...j'en rêve!
Pour devenir le Porsche à la française dont on parle déjà, Jean Rédélé veut une voiture plus vaste, plus cossue, moins difficile à conduire. Ce sera l'A310, présentée au salon de Genève en 1971. Mal finie, dotée d'une motorisation moins noble que la concurrence, elle n'aura pas le génie de la berlinette, malgré ses qualités indéniables. A trop grossir, l'Alpine perd ses qualités de base (compacité, légèreté, simplicité). Le déclin s'amorce. L'A310 sera remplacée en 1985 par la GTA. Entre-temps, Renault aura repris Alpine et ajouté à la gamme une petite R5 Alpine, au milieu des années 70. Cette simple R5, juste plus puissante et légèrement modifiée, concurrencera (mal) la nouvelle Golf GTI. En 1991, Renault sort l 'A610 avec un V6 turbocompressé de 250 chevaux. Las. Les ventes resteront confidentielles. En France, ce marché des GT n'est pas porteur à cause d'une fiscalité dissuasive (déjà!) et des limitations de vitesses. Et, à l'étranger, le nom d'Alpine n'évoque plus rien, car la marque s'est retirée à la fin des années 70 de la compétition. Pour ne rien arranger, la qualité et la fiabilité sont franchement mauvaises. Du coup, en 1995, Renault annonce la fin d'Alpine, dans l'indifférence générale.
Renault devrait annoncer prochainement la renaissance de sa célèbre marque sportive Alpine, selon nos informations. L'annonce pourrait même intervenir début novembre. Une résurrection voulue par Carlos Tavares, le Directeur général délégué de Renault passionné de sport automobile. Enfin une bonne nouvelle dans le paysage automobile français passablement sinistré ces temps-ci. La voiture ferait l'objet d'un partenariat avec l'anglais Caterham, d'après nos sources. Ce fabricant de petites sportives fondé à la fin des années 50 ne produit que 400 véhicules environ pas an, mais il est réputé, avec un vrai savoir-faire en matière de sportives ultra-légères. En dépit de ce partenariat, l'assemblage final de la nouvelle Alpine Renault - puisque tel devrait être le nom officiel de ce nouveau label - serait a priori assuré par l'usine normande de Dieppe... berceau historique de la marque.
Un prix de 35 à 40.000 euros
Pour cette nouvelle voiture emblématique, qui reprend le label champion du monde des rallyes au début des années 70, "la cible est un prix autour de 35-40.000 euros", selon les informations que nous avions recueillies en interne en juillet dernier. Le véhicule pourrait développer "200-250 chevaux", rester assez léger en pesant "1,2-1,3 tonne" seulement, avec des dimensions très contenues de "moins de 4,30 mètres de long". Cette Alpine "ressemblerait à la berlinette A 110 (la mythique voiture des années 60 et début 70)", indiquait par ailleurs récemment à latribune.fr le patron du design de Renault, Laurens van den Acker, qui précisait : "la Mini et la Fiat 500 sont deux bons exemples". A bon entendeur... Pour la première fois, un constructeur français ferait donc du "rétro" en s'inspirant d'un de ses modèles historiques. La voiture peut arriver sur le marché dans trois ans, c'est-à-dire au milieu de la décennie. Renault avait déjà essayé de recréer la marque précédemment. Trois projets ont vu le jour depuis les années 90, sans jamais franchir jusqu'ici l'étape du feu vert, faute de rentabilité assurée.
Une histoire qui remonte à 1955
Créée par un concessionnaire Renault, Jean Rédélé, à Dieppe (Seine maritime), Alpine a vécu quarante ans d'histoire passionnelle et... mouvementée. Tout a démarre en 1955 avec un petit coupé, présenté au salon de Paris sous le nom de " Alpine Mille Miles", qui reposait sur une modeste base de 4CV. La Berlinette A108 est dévoilée pour sa part en 1960. Un véhicule-clé, qui servira de base à la A 110. Elle devient la voiture sportive française par excellence, relativement chère, délicate à piloter, exiguë, mais d'une légèreté et d'une agilité phénoménales. Ce sont ces atouts qui lui permettront de contrer efficacement les Porsche, bien plus puissantes. Alpine gagne enfin le titre mondial des rallyes en 1973. L'heure de gloire.
L'échec du Porsche à la française
Pour devenir le Porsche à la française dont on parle déjà, Jean Rédélé veut une voiture plus vaste, plus cossue, moins difficile à conduire. Ce sera l'A310, présentée au salon de Genève en 1971. Mal finie, dotée d'une motorisation moins noble que la concurrence, elle n'aura pas le génie de la berlinette, malgré ses qualités indéniables. A trop grossir, l'Alpine perd ses qualités de base (compacité, légèreté, simplicité). Le déclin s'amorce. L'A310 sera remplacée en 1985 par la GTA. Entre-temps, Renault aura repris Alpine et ajouté à la gamme une petite R5 Alpine, au milieu des années 70. Cette simple R5, juste plus puissante et légèrement modifiée, concurrencera (mal) la nouvelle Golf GTI. En 1991, Renault sort l 'A610 avec un V6 turbocompressé de 250 chevaux. Las. Les ventes resteront confidentielles. En France, ce marché des GT n'est pas porteur à cause d'une fiscalité dissuasive (déjà!) et des limitations de vitesses. Et, à l'étranger, le nom d'Alpine n'évoque plus rien, car la marque s'est retirée à la fin des années 70 de la compétition. Pour ne rien arranger, la qualité et la fiabilité sont franchement mauvaises. Du coup, en 1995, Renault annonce la fin d'Alpine, dans l'indifférence générale.
Portugal: Père à plein temps
Lorsqu’on observe la tendresse avec laquelle João Miguel Tavares berce sa fille âgée de vingt jours, on peine à croire qu’il s’agit du même homme qui a confessé à de nombreuses reprises par le passé, dans ses livres et ses chroniques, qu’il n’avait aucune empathie pour les bébés.
Rita se niche dans les bras de son père. Celui-ci écrit sur les péripéties de la paternité dans sa chronique dominicale pour le quotidien Correio da Manhã. Elle s’endort pendant que son père explique qu’il fait tout pour être à la hauteur pour son quatrième enfant : “La première année de paternité a été angoissante pour mes trois premiers enfants. Je n’ai pas vécu cette période d’une façon satisfaisante.” Du coup, il a décidé de profiter du congé paternité en faisant de la place dans son agenda chaotique afin d’être plus “attentionné”.
Tavares appartient à une génération de pères plus participatifs et affectueux, qui veulent être présents au quotidien auprès de leurs enfants. Cette année, il fera partie des près de 65 000 hommes en congé paternité – soit 60 % de plus qu’il y a dix ans. L’augmentation est encore plus significative en ce qui concerne le partage du congé maternité entre hommes et femmes. En 2009, date de l’entrée en vigueur d’une nouvelle législation en la matière, seuls 0,6 % des couples se répartissaient ces congés, contre 21 % en 2011.
Le nombre de pères qui assument seuls les soins de leur enfant pendant au moins trente jours a donc progressé de 3 500 %. Ces hommes ont également des relations conjugales plus égalitaires. “Mon grand-père ne faisait rien à la maison. Mon père lavait au moins la vaisselle. Quel père, aujourd’hui, ne sait pas changer une couche ?” ironise Tavares.
La sociologue Karen Wall confirme cette évolution : “Des politiques ont été mises en place et des changements se sont produits au sein des familles et dans les rapports conjugaux, qui se construisent plus autour du dialogue et du partage équitable des tâches.” Ce changement est stimulé par “la participation accrue de la femme au marché du travail ces dernières décennies”, poursuit Karen Wall. Selon elle, le fait que les pères d’aujourd’hui veuillent s’éloigner “de la vieille figure du père distant, autoritaire et peu affectueux” a fait le reste.
A l’aise pour le bain et les couches
Sancha, la compagne de Tito de Almeida, est assistante sociale à l’Instituto de Emprego [l’équivalent de Pôle emploi] de Coimbra, mais elle travaille sous le régime des recibos verdes [“reçus verts” ; conçus à l’origine pour rémunérer les travailleurs indépendants, sans couverture sociale, ils se sont généralisés, notamment dans la fonction publique], ce qui ne lui octroie que six semaines de congé maternité [contre 4 à 5 mois pour les salariés]. Tito n’a donc pas hésité quand sa femme lui a proposé de prendre le congé pour s’occuper de leur nouveau-né. “J’ai toujours été à l’aise pour ces choses-là, précise-t-il. En plus, j’avais l’expérience de mon premier enfant, je m’y connaissais déjà en bains et tout le reste…” Cinq mois ont passé, l’aventure se termine. Le dernier jour du congé, il résume son expérience en un mot : “Fantastique !”
Les pères qui assument la majeure partie du congé maternité sont encore peu nombreux, mais la possibilité qui leur en est donnée est, en soi, une conquête singulière au niveau mondial. La reconnaissance de la capacité des pères à s’occuper seul de leurs enfants est entrée en vigueur il y a treize ans au Portugal, lorsque fut créé le congé paternité. A l’époque, cela consistait en trois jours non obligatoires. Ensuite, la durée a été portée à cinq puis à dix jours obligatoires.
En 2009, le Portugal est passé du statut de dernier de la classe en Europe à celui d’exemple. Hormis la Suède, la Finlande, l’Allemagne et l’Autriche, c’est le seul pays à permettre au père de bénéficier d’un congé paternité exclusif et entièrement rémunéré. La loi mise en place par le gouvernement socialiste visait à promouvoir le partage du temps accordé aux nouveau-nés. Mission accomplie selon les statistiques, puisque en 2011 près de 55 000 hommes ont bénéficié de la loi en restant vingt jours avec leur bébé (dix jours obligatoires plus dix jours facultatifs) et 17 000 ont souhaité profiter du cinquième mois du congé maternité, qui peut leur être accordé si la mère reprend le travail à l’issue des quatre mois.
Si les pères n’allaitent pas, ils peuvent donner le biberon. C’est ainsi que Ricardo Lopes a pris un congé d’allaitement à la place de sa femme pour chacun de ses deux enfants. La loi permet la transmission de ce droit et la mairie de Loures [ville au nord de Lisbonne] où il travaille ne s’est pas opposée à ce qu’il bénéficie des deux heures par jour de dispense. “Ma femme avait une activité plus exigeante que la mienne. Quand j’ai compris que je pouvais avoir droit à ces heures, je n’ai pas hésité”, raconte-t-il. S’il reconnaît qu’il a eu “de la chance d’avoir un chef très ouvert”, Ricardo a noté des réactions différentes de la part de ses collègues. “J’ai été vu par les femmes comme un exemple. Mais du côté des hommes… J’entendais : ‘Alors, t’as beaucoup de lait aujourd’hui ou t’as presque rien ?’”
Dans le cas de João Miguel Tavares, cette pratique n’a rien de nouveau : sa femme, médecin, lui donne de bon gré le lait maternel pour le biberon afin qu’il puisse s’occuper de sa fille.
Rita se niche dans les bras de son père. Celui-ci écrit sur les péripéties de la paternité dans sa chronique dominicale pour le quotidien Correio da Manhã. Elle s’endort pendant que son père explique qu’il fait tout pour être à la hauteur pour son quatrième enfant : “La première année de paternité a été angoissante pour mes trois premiers enfants. Je n’ai pas vécu cette période d’une façon satisfaisante.” Du coup, il a décidé de profiter du congé paternité en faisant de la place dans son agenda chaotique afin d’être plus “attentionné”.
Tavares appartient à une génération de pères plus participatifs et affectueux, qui veulent être présents au quotidien auprès de leurs enfants. Cette année, il fera partie des près de 65 000 hommes en congé paternité – soit 60 % de plus qu’il y a dix ans. L’augmentation est encore plus significative en ce qui concerne le partage du congé maternité entre hommes et femmes. En 2009, date de l’entrée en vigueur d’une nouvelle législation en la matière, seuls 0,6 % des couples se répartissaient ces congés, contre 21 % en 2011.
Le nombre de pères qui assument seuls les soins de leur enfant pendant au moins trente jours a donc progressé de 3 500 %. Ces hommes ont également des relations conjugales plus égalitaires. “Mon grand-père ne faisait rien à la maison. Mon père lavait au moins la vaisselle. Quel père, aujourd’hui, ne sait pas changer une couche ?” ironise Tavares.
La sociologue Karen Wall confirme cette évolution : “Des politiques ont été mises en place et des changements se sont produits au sein des familles et dans les rapports conjugaux, qui se construisent plus autour du dialogue et du partage équitable des tâches.” Ce changement est stimulé par “la participation accrue de la femme au marché du travail ces dernières décennies”, poursuit Karen Wall. Selon elle, le fait que les pères d’aujourd’hui veuillent s’éloigner “de la vieille figure du père distant, autoritaire et peu affectueux” a fait le reste.
A l’aise pour le bain et les couches
Sancha, la compagne de Tito de Almeida, est assistante sociale à l’Instituto de Emprego [l’équivalent de Pôle emploi] de Coimbra, mais elle travaille sous le régime des recibos verdes [“reçus verts” ; conçus à l’origine pour rémunérer les travailleurs indépendants, sans couverture sociale, ils se sont généralisés, notamment dans la fonction publique], ce qui ne lui octroie que six semaines de congé maternité [contre 4 à 5 mois pour les salariés]. Tito n’a donc pas hésité quand sa femme lui a proposé de prendre le congé pour s’occuper de leur nouveau-né. “J’ai toujours été à l’aise pour ces choses-là, précise-t-il. En plus, j’avais l’expérience de mon premier enfant, je m’y connaissais déjà en bains et tout le reste…” Cinq mois ont passé, l’aventure se termine. Le dernier jour du congé, il résume son expérience en un mot : “Fantastique !”
Les pères qui assument la majeure partie du congé maternité sont encore peu nombreux, mais la possibilité qui leur en est donnée est, en soi, une conquête singulière au niveau mondial. La reconnaissance de la capacité des pères à s’occuper seul de leurs enfants est entrée en vigueur il y a treize ans au Portugal, lorsque fut créé le congé paternité. A l’époque, cela consistait en trois jours non obligatoires. Ensuite, la durée a été portée à cinq puis à dix jours obligatoires.
En 2009, le Portugal est passé du statut de dernier de la classe en Europe à celui d’exemple. Hormis la Suède, la Finlande, l’Allemagne et l’Autriche, c’est le seul pays à permettre au père de bénéficier d’un congé paternité exclusif et entièrement rémunéré. La loi mise en place par le gouvernement socialiste visait à promouvoir le partage du temps accordé aux nouveau-nés. Mission accomplie selon les statistiques, puisque en 2011 près de 55 000 hommes ont bénéficié de la loi en restant vingt jours avec leur bébé (dix jours obligatoires plus dix jours facultatifs) et 17 000 ont souhaité profiter du cinquième mois du congé maternité, qui peut leur être accordé si la mère reprend le travail à l’issue des quatre mois.
Si les pères n’allaitent pas, ils peuvent donner le biberon. C’est ainsi que Ricardo Lopes a pris un congé d’allaitement à la place de sa femme pour chacun de ses deux enfants. La loi permet la transmission de ce droit et la mairie de Loures [ville au nord de Lisbonne] où il travaille ne s’est pas opposée à ce qu’il bénéficie des deux heures par jour de dispense. “Ma femme avait une activité plus exigeante que la mienne. Quand j’ai compris que je pouvais avoir droit à ces heures, je n’ai pas hésité”, raconte-t-il. S’il reconnaît qu’il a eu “de la chance d’avoir un chef très ouvert”, Ricardo a noté des réactions différentes de la part de ses collègues. “J’ai été vu par les femmes comme un exemple. Mais du côté des hommes… J’entendais : ‘Alors, t’as beaucoup de lait aujourd’hui ou t’as presque rien ?’”
Dans le cas de João Miguel Tavares, cette pratique n’a rien de nouveau : sa femme, médecin, lui donne de bon gré le lait maternel pour le biberon afin qu’il puisse s’occuper de sa fille.
COURRIER INTERNATIONAL
Photo - Intrigués, les pandas roux...
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Un bébé orang outan de trois jours dans les bras douillets de sa maman.
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Photo - Jaguar sous-marin
Le jaguar aime manger sa viande sous l'eau.
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Des touristes sur la place Saint-Marc inondée à Venise.
Un tsunami est-il possible à Genève? Oui...
Le lac de Genève le 26 avril 2012 Fabrice Coffrini afp.com
Privée de façade maritime mais possédant de nombreux lacs, la Suisse n'est pas à l'abri d'un tsunami, comme le prouve la vague catastrophique qui a balayé le lac Léman en l'an 563, documentée dans un article publié dimanche par la revue scientifique Nature Geoscience.
Une équipe de l'Université de Genève montre que des régions enclavées dans les terres, sans risque de séisme majeur, ne sont pas à l'abri des effets destructeurs des tsunamis.
Enquête scientifique au plus profond du lac
Ainsi en l'an 563, une vague géante a ravagé les rives du lac Léman, le plus grand lac naturel d'Europe de l'Ouest, situé entre la Suisse et la France. Un événement connu sous le nom de catastrophe du Tauredunum.
Deux récits historiques décrivent ce tsunami meurtrier, généré par un éboulement dans la montagne en Valais, à plus de 70 kilomètres de Genève, là où le Rhône entre dans le lac Léman. Il a inondé la rive, emportant villages, troupeaux et habitants, détruisant le pont de Genève et pénétrant dans la ville où plusieurs personnes furent tuées. Une équipe de l'Université de Genève spécialisée en limnogéologie (étude des sédiments lacustres), conduite par Katrina Kremer, a mené l'enquête au plus profond du lac.
Des sondages ont mis en évidence un dépôt de sédiments géant sous le lit du lac, qui pour les chercheurs s'est déposé d'un seul coup. Il s'étend sur plus de 10 kilomètres de long et 5 kilomètres de large, avec une épaisseur moyenne de 5 mètres et un volume minimal estimé à 250 millions de mètres cube, soit le contenu de quelque 100.000 piscines olympiques. Le dépôt est plus épais au sud-est, indiquant qu'ils ont pour origine la région du débouché du Rhône dans le lac. Les chercheurs ont par ailleurs analysé des échantillons biologiques, validant une datation du dépôt entre l'an 381 et l'an 612.
Une vague de 13 mètres à Lausanne
La séquence exacte des événements qui relient l'éboulement du mont Tauredunum et le tsunami du lac Léman reste incertaine, mais les chercheurs émettent l'hypothèse que l'impact de l'éboulement sur des sédiments meubles a destabilisé les terrains de la zone d'entrée du Rhône dans le lac, qui s'est effondrée, provoquant le tsunami à la surface du Léman.
Des simulations informatiques ont montré qu'à la suite d'un tel effondrement, une vague de 13 mètres est observée seulement 15 minutes après à Lausanne et une vague de 8 mètres à Genève 70 minutes après. Une reconstitution de la ville de Genève d'après sa configuration au VIe siècle révèle qu'une vague de 8 mètres serait bien passée au-dessus des murs de la cité, frappant le pont et les moulins, comme l'ont décrit les historiens contemporains de la catastrophe, Grégoire de Tours et Marius d'Avenches.
Vers un nouveau tsunami?
Selon les chercheurs, cet événement pourrait très bien se reproduire. Aujourd'hui, les rives du lac Léman sont peuplées par plus d'un million de personnes, dont 200.000 à Genève. Les chercheurs soulignent que la ville est particulièrement vulnérable, à la fois par sa faible altitude par rapport au niveau du lac et sa localisation à l'extrêmité du lac en forme d'entonnoir, une configuration qui amplifie fortement l'amplitude des ondes.
«Dans notre étude, nous n'avons pas quantifié le risque associé à un tsunami sur le lac Léman. Mais nous voulons montrer que les vagues d'un tsunami peuvent potentiellement toucher les villes autour de ce lac, aussi bien que d'autres grands lacs dans le monde», a expliqué Katrina Kremer à l'AFP. Bien que connu par les géologues, le risque est «sous-estimé», a-t-elle ajouté, «la plupart des gens ignorant tout simplement que des tsunamis peuvent se produire dans des lacs».
Avec AFP
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