Sa frange était légendaire. Sa musique rock était révoltée et radicale. La chanteuse Catherine Ribeiro est décédée dans la nuit de jeudi 22 à vendredi 23 août dans une maison de retraite de Martigues, a fait savoir son entourage. Elle était âgée de 82 ans. Considérée comme l’héritière de Léo Ferré, cette fille d’immigrés portugais née à Lyon fut surnommée la « pasionaria rouge » ou encore « la grande prêtresse de la chanson française ».
Connue pour son franc-parler, elle a toujours refusé d’être sous le feu des projecteurs et ses choix artistiques radicaux la poussèrent peu à peu en marge de l’industrie musicale puis vers l’anonymat. « La beauté insoumise de Catherine et sa colère chevillée à l’âme incommodent le show-business », aimait à dire Léo Ferré. En 2018, pour « les Inrockuptibles », elle se définissait « libre et libertaire sans jamais accepter un clan plutôt qu’un autre ».
Après un passage au cinéma dans « les Carabiniers » (1963) de Jean-Luc Godard, la brune aux yeux noirs intenses et à la voix grave démarre sagement sa carrière de chanteuse au milieu des années 1960 comme vedette yéyé. Mais elle choisira vite des voies plus aventureuses en créant avec Patrice Moullet, rencontré pendant le tournage du film de Jean-Luc Godard, le groupe Alpes.
Elle réalise au total neuf albums avec Alpes. Ses chansons témoignent de ses multiples engagements : pour la Palestine, pour les réfugiés chiliens, contre la guerre au Vietnam, pour l’écologie ou encore contre le président de la République Valéry Giscard d’Estaing.
"La nuit et le vent"
MSN