Facebook exploiterait-il l'intimité de ses utilisateurs pour en retirer des profits ? C'est la thèse que soutiennent deux internautes américains. Ils viennent de déposer un recours en nom collectif contre Facebook. Selon eux, le réseau social analyse leurs messages privés à leur insu pour transmettre les données à des annonceurs.
"Contrairement à ses affirmations, les messages privés échangés sur Facebook sont systématiquement interceptés par la société pour connaître le contenu des communications de ses utilisateurs", affirment les deux plaignants, Matthew Campbell et Michael Hurley. Ils disent être inscrits sur Facebook depuis 2009 et 2008 respectivement.
Des pratiques à l'encontre de la loi sur les communications électroniques ?
A l'inverse des messages laissés sur le "mur" des utilisateurs, visibles par la totalité de leurs "amis", les messages privés sont destinés à être lus uniquement par leur destinataire. Or, lorsqu'un utilisateur "écrit un message auquel il ajoute un lien vers un site internet, la société analyse le contenu du message et le lien internet. De quoi rechercher des informations qui permettent de dresser un profil de l'activité sur Internet de la personne qui a écrit le message", estiment les deux Américains.
Les plaignants accusent le réseau social de compiler les données des utilisateurs à leur insu et de tirer profit de ces données "en les partageant avec des tiers : des annonceurs, des sociétés de marketing et autres agrégateurs de données". Ces pratiques, pensent-ils, violent la législation régissant la confidentialité des communications électroniques.
Les paramètres de confidentialité sur Facebook et le respect de la vie privée sont au cœur des préoccupations des 1,2 milliard d'utilisateurs du réseau social dans le monde. En mai de l'année, une étude réalisée par l'institut Pew en collaboration avec le Centre Berkman de l'université Harvard montrait que les adolescents américains partageaient de plus en plus d'informations personnelles sur les réseaux sociaux comme Facebook, mais qu'ils faisaient en sorte de protéger leur vie privée.
METRONEWS-FRANCE