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26.12.23

EXPRESSIONS POPULAIRES FRANçAISES - Être au taquet

 Avoir atteint une limite infranchissable ; être au maximum ; se donner à fond

Origine et définition

L'origine de cette expression est facile à comprendre.
Si on met de côté le sens argotique de "coup à la figure", un taquet, c'est, par exemple :
* un morceau de bois servant à tenir une porte fermée (XVe siècle) ;
* un coin de bois qui sert à caler un meuble (XIXe siècle) ;
* en voile, et depuis le XVIIe siècle, un moyen de maintenir un cordage à une certaine position ou une voile plus ou moins tendue (taquet à cornes, taquet coinceur, taquet basculant...) ;
* une butée métallique destinée à limiter les mouvements du chariot d'une machine à écrire.

Dans tous ces cas, donc, et d'autres encore, le taquet sert à bloquer quelque chose.
On comprend donc que, d'un 'sauvageon' qui roule en ville à 90 km/h sur sa mobylette 49 cm3 trafiquée, la manette de gaz à donf, on puisse dire qu'il est au taquet, la poignée d'accélération étant en butée.

De même, mais dans un sens plus figuré, on peut dire de quelqu'un qui est débordé de travail et qui ne peut vraiment rien prendre d'autre en charge, qu'il est au taquet.

Compléments

En escalade, "être taquet" ou "être à taquet", c'est être à la limite de la chute, par épuisement ou pour avoir pris une voie supérieure à ses capacités.

Expressio

17.12.23

BEAUX PAYSAGES DE FRANCE - Les falaises d’Etretat

La beauté singulière des falaises d’Etretat en Normandie a inspiré le peintre Claude Monet. Elles surprennent les visiteurs par leur verticalité et le contraste de couleur entre leur sommet verdoyant, la blancheur de la roche et le bleu de la Manche.

MesYeuxSurLeMonde

LA FRANCE A L'AFFICHE - Le Capitole - Toulouse

 

Le capitole, place emblématique de la ville de Toulouse. Egalement la place de l’hôtel de ville, très beau monument tout en longueur.

Doz

14.12.23

EXPRESSIONS POPULAIRES FRANçAISES - Avoir le cul bordé de nouilles

 

être très chanceux ; avoir beaucoup de chance

Origine et définition
D'une finesse absolue, cette expression a une origine incertaine car si le lien entre le 'cul' et la 'chance' est commun de nos jours, que viennent faire les nouilles dans cette galère et pourquoi 'bordent'-elles ?

Avoir de la chance, c'est avoir du bol ou du cul.

L'ajout des 'nouilles' est apparu de manière certaine vers 1950 en liaison avec des activités sportives (le gardien de but avait le cul bordé de nouilles lorsque le ballon rebondissait sur la barre).
Mais l'expression elle-même serait née plus tôt, dès les années 30, à Marseille, dans le pays de l'exagération chronique, proche de l'Italie, celui des consommateurs de pâtes. Alors qu'il désignait un chanceux ("il a du cul !"), un amateur de galéjades aurait ajouté cette hyperbole "nouillesque" qui en aurait fait le succès.

Une autre explication, strictement réservée aux adultes et peu appétissante, a été toutefois proposée. En l'absence d'une bibliographie sérieuse sur le sujet, elle est à prendre avec des pincettes (ou des baguettes, s'il s'agit de nouilles chinoises) :
Il est connu que, dans certains milieux masculins où les relations de pouvoir sont fortes (comme chez les prisonniers, par exemple), les personnes acceptant de se prêter à des relations homosexuelles en tirent de nombreux avantages (protection, passe-droits...) assimilés par d'autres à une certaine chance et de la réussite. Mais de telles moeurs pratiquées sans modération peuvent avoir tendance à provoquer des hémorroïdes qui regardées de près et malgré leur couleur peuvent être comparées à des nouilles.

Je ne sais pas s'il y a un réel 'fondement' à cette version, mais compte tenu du flou qui entoure l'origine de cette expression, il était impossible de la passer sous silence.

Cela dit, il ne faut pas oublier aussi qu'en argot, la nouille désigne le pénis. Alors de là à imaginer que dans le même genre de milieu, celui qui a le cul bordé de nouilles est celui sur lequel tout le monde 'passe', augmentant ainsi sa 'chance', il n'y a qu'un petit pas qui pourrait être vite franchi, ce que je m'abstiendrais de faire, en l'absence de sources dignes de foi sur ce sujet.

Expressio

8.12.23

PEINTURE - Aquarelles - Ruelle à Dinan

"Ruelle à Dinan"
C. Graniou

EXPRESSIONS POPULAIRES FRANçAISES - Peigner la girafe

faire un travail inutile et très long ; ne rien faire d'efficace ; paresser ; pisser dans un violon ; perdre son temps ; ne rien faire d'intéressant ; se dépenser sans efficacité, pour rien ; effectuer en vain une tâche très longue ; travailler inutilement ; ne rien faire de son temps

Origine et définition

L'origine de cette expression n'est pas vraiment certaine.
Il existe bien une anecdote à propos d'un gardien du Jardin des Plantes () où arriva la fameuse première girafe en 1827, gardien qui, alors qu'il était accusé d'inactivité chronique, aurait répondu : "Je peignais la girafe", mais elle aurait été inventée a posteriori.
On peut toutefois, sans grand risque de tomber, se pencher du côté des pratiques masturbatoires pour expliquer cette locution.
En effet, le long cou d'une girafe peut aisément (pour les dames qui rêvent un peu) être assimilé à un sexe en érection.
Et si l'on se réfère à Boris Vian dans "Vercoquin et le plancton", on constate qu'il y écrit, avec une allusion explicite à la masturbation : « J'ai tellement peigné ma girafe qu'elle en est morte ».
Outre peigner la girafe pour désigner ce genre d'activité, on trouve aussi se "polir la colonne" ou "s'astiquer le jonc", toutes locutions contenant des verbes liés au nettoyage.
Mais comment expliquer alors que, de la masturbation, on passe à l'inefficacité, voire à la fainéantise sous-jacente ?
Si je vous traite de branleur, vous comprendrez tout de suite (non, ne frappez pas, c'est juste pour expliquer) ! Un branleur, c'est quelqu'un qui se masturbe, mais c'est aussi quelqu'un qui traîne, qui ne fait rien.
On constate effectivement qu'il y a une assimilation très fréquente entre celui qui pratique l'onanisme à tout va et celui qui n'a aucune occupation utile, celui qui pratique l'oisiveté avec ardeur.
Pour confirmer cette relation sémantique, il suffit de se pencher sur le terme "peigne-zizi", très proche de notre expression, et qui, depuis longtemps dans le parler franc-comtois (mais peut-être ailleurs aussi), désigne un individu sur lequel on ne peut pas compter.
Donc si, à l'origine, celui qui peignait la girafe, c'était celui qui se masturbait, par glissement sémantique habituel, c'est devenu celui qui ne fait rien d'utile, qui glande, qui traîne, qui n'en fout pas une rame.
Attention : il ne faut pas ici confondre 'peigner' et 'peindre', comme le font certains. On n'a jamais vu quelqu'un se promener avec un seau de peinture beige à taches marrons et tenter d'en appliquer sur cet animal...
Exemples
« D'ailleurs, je m'en fous… On verra bien… Faire ça, ou peigner la girafe ! »
Martin du Gard - Les Thibault

Expressio