faire un travail inutile et très long ; ne rien faire d'efficace ; paresser ; pisser dans un violon ; perdre son temps ; ne rien faire d'intéressant ; se dépenser sans efficacité, pour rien ; effectuer en vain une tâche très longue ; travailler inutilement ; ne rien faire de son temps
Origine et définition
L'origine de cette expression n'est pas vraiment certaine.
Il existe bien une anecdote à propos d'un gardien du Jardin des Plantes () où arriva la fameuse première girafe en 1827, gardien qui, alors qu'il était accusé d'inactivité chronique, aurait répondu : "Je peignais la girafe", mais elle aurait été inventée a posteriori. On peut toutefois, sans grand risque de tomber, se pencher du côté des pratiques masturbatoires pour expliquer cette locution.
En effet, le long cou d'une girafe peut aisément (pour les dames qui rêvent un peu) être assimilé à un sexe en érection.
Et si l'on se réfère à Boris Vian dans "Vercoquin et le plancton", on constate qu'il y écrit, avec une allusion explicite à la masturbation : « J'ai tellement peigné ma girafe qu'elle en est morte ».
Outre peigner la girafe pour désigner ce genre d'activité, on trouve aussi se "polir la colonne" ou "s'astiquer le jonc", toutes locutions contenant des verbes liés au nettoyage.
Mais comment expliquer alors que, de la masturbation, on passe à l'inefficacité, voire à la fainéantise sous-jacente ?
Si je vous traite de branleur, vous comprendrez tout de suite (non, ne frappez pas, c'est juste pour expliquer) ! Un branleur, c'est quelqu'un qui se masturbe, mais c'est aussi quelqu'un qui traîne, qui ne fait rien.
On constate effectivement qu'il y a une assimilation très fréquente entre celui qui pratique l'onanisme à tout va et celui qui n'a aucune occupation utile, celui qui pratique l'oisiveté avec ardeur.
Pour confirmer cette relation sémantique, il suffit de se pencher sur le terme "peigne-zizi", très proche de notre expression, et qui, depuis longtemps dans le parler franc-comtois (mais peut-être ailleurs aussi), désigne un individu sur lequel on ne peut pas compter.
Donc si, à l'origine, celui qui peignait la girafe, c'était celui qui se masturbait, par glissement sémantique habituel, c'est devenu celui qui ne fait rien d'utile, qui glande, qui traîne, qui n'en fout pas une rame.
Attention : il ne faut pas ici confondre 'peigner' et 'peindre', comme le font certains. On n'a jamais vu quelqu'un se promener avec un seau de peinture beige à taches marrons et tenter d'en appliquer sur cet animal...
Exemples
« D'ailleurs, je m'en fous… On verra bien… Faire ça, ou peigner la girafe ! »
Martin du Gard - Les Thibault
Expressio