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21.8.13

Texte - Et si je n’étais pas éternel ?



J’avais un copain d’école, je ne sais plus à quelle époque, quel Pays ou école, qu’on appelait « la fillette »… Je ne me souviens pas non plus de son nom ;  seul j’ai présent son souvenir de garcon délicat qui n’aimait pas trop se joindre aux jeux de brutes auxquels nous nous livrions quand nous en avions le temps, c’est-à-dire, constamment ! 
Je transportait ma petite sœur, Christine, à l’école des filles (eh oui, en ce temps-là c’était comme ca) et, entre son domaine et le parvis de Saint-Vincent, j’entrais dans le royaume… 
Toute frustration d’une vie familiale moins réussie se réglait là ! Entre deux cours à Saint-Vincent c’était « yo pour le roi » une espèce de jeu de pelote stupidement adapté aux règles des « costauds »… Valait mieux être viril car il ne s’agissait pas simplement, au milieu de la confusion, de « chopper » la balle face au fronton, encore fallait-il ne pas se la faire prendre par l'andouille le plus costaud et la « tabassée » qui pouvait s’en suivre... 
Ce jeu, au demeurant intéressant, finissait invariablement par une bagarre générale interrompue par la sonnerie indiquant la fin de la « récréation »… 
Comme je comprends, aujourd’hui, que la « fillette » ne voulût point se joindre à ce jeu « à la con » ; si j’avais pu saisir à l’époque son but, peut-être que je n’y aurais jamais participé… 
La « fillette » (j’en ai marre je l’appellerai Jean désormais) subissait tous les sévices de cette virilité campagnarde sans dire mot… je le comprenais mais ne m’empêchais pas de me placer du côté des « hommes »… J’ai un grand regret rétrospectif : ne pas m’être opposé à la bande de brutes.
Parfois, et le mercredi surtout, nous nous aérions allant jouer au « ruby » du côté du Gond… Avec mes frêles 65 kilos, je ne faisais pas trop le poids ni le fier ; mais je jouais, quand-même, profitant de la vitesse pour éviter les affrontements ; et cela marchait... jusqu’au jour où, sur un terrain improbable et boueux, après quelques feintes de passe, regardant à gauche et à droite, je suis venu m’empaler sur un mamouth qui, (d’après Jean qui assistait au "spectacle"), traînait à cet endroit, immobile  depuis des temps imomériaux, dans l’espoir d’attraper toute et quelque "brêle" qui se présenterait par-devant son bide impressionnant! Et ce fut moi… le coup de corne fut si rude que j’ai dû reculer de beaucoup de mètres… 
Mais, dans l’enthousiasme de la narration, j’ai complètement le pourquoi de cette publication : « Et si je n’étais pas éternel ? »… 
Mes excuses;  je pense vivre assez longtemps pour pouvoir continuer à vous narrer d'autres épiques, exclusifs et extraordinaires moments. 
 
Bordeaux, le 21 août 2013. 
JoanMira

19.8.13

Réflexions sur quelques interrogations de la cosmologie contemporaine

Le Big Bang est-il le début de l'Univers ?
La découverte du mouvement des galaxies, leur éloignement progressif au cours du temps nous permet d'affirmer que l'univers a une histoire. Un univers où rien n'aurait jamais changé depuis l'éternité, et qui durerait toujours comme l'affirmait Aristote, serait un univers sans histoire.
Nous allons comparer la tâche des astrophysiciens à celle des préhistoriens qui essaient de reconstituer le passé de l'humanité. Comment vivaient nos ancêtres ? Où habitaient-ils et comment arrivaient-ils à se nourrir, à se réchauffer ?
Ces chercheurs vont sur les lieux où il y a des traces d'habitations anciennes. Ils recueillent des cendres de brasiers, des outils primitifs en silex taillé, des bois de renne sculptés, tout ce qui permet de reconstituer, avec un peu d'imagination, le mode de vie de nos lointains aïeuls. Ainsi arrivent-ils à reconstruire d'une façon assez convaincante bien des chapitres de l'aventure humaine. Mais plus on recule dans le temps, plus les informations sont fragmentaires et imprécises. On découvre sans cesse de nouveaux sites habités, quelques crânes plus ou moins bien conservés. Mais il y a encore beaucoup de questions sans réponses …
L'important quand on veut décrire un chapitre du passé, c'est d'avoir des fossiles provenant de la période correspondante, sinon on ne peut rien dire de crédible. Cela est vrai aussi bien pour la préhistoire humaine que pour l'astronomie.
Dans ce dernier cas, ce sera par exemple des rayonnements émis à certaines périodes de la vie de l'univers ou encore des variétés d'atomes engendrés dans certains événements cosmiques. Ils ont laissé des traces qu'on peut encore identifier aujourd'hui.
Comme les fossiles des préhistoriens, ces vestiges du passé vont jouer un rôle de « preuves à l'appui » pour la crédibilité de l'histoire cosmique que nous essayons de décrypter.
On pourrait dire que l'univers se comporte comme un immense gaz dont les galaxies seraient les particules. Les observations d'Edwin Hubble nous montrent que ce gaz est en expansion. Albert Einstein, par ses travaux théoriques, en conclut qu'il se refroidit.
Cela veut dire que dans le passé, l'univers était plus brillant. Plus on recule dans le temps, plus la matière du cosmos était chaude et lumineuse. Si on remonte suffisamment loin, dit Georges Gamow, on doit arriver à un moment où la quantité de lumière est prodigieuse, un « flash » éblouissant. Au plus loin que l'on pourrait être, tout l'univers serait lumière.
Cette lumière a-t-elle complètement disparu du cosmos pendant le refroidissement ? Ou en reste-t-il une trace que nous pourrions observer aujourd'hui ? Une sorte de fossile de ces moments glorieux. Si on arrive à détecter ce vestige, on aurait une preuve du Big Bang. Ce rayonnement, on l'a découvert en 1965, près de 20 ans après la prédiction de Gamow, et exactement comme il l'avait décrit.
Il y a d'autres fossiles. Exemple : les cendres du Big Bang sont encore parmi nous. Ce sont les atomes d'hydrogène et d'hélium. Ils nous ramènent à une période où l'univers est âgé d'une minute. Sa température est alors d'un milliard de degrés. Comme dans le Soleil aujourd'hui, des réactions nucléaires ont lieu dans tout l'espace cosmique. Elles transforment l'hydrogène en hélium. On retrouve aujourd'hui ces atomes dans les étoiles et les nébuleuses. Leur population respective est bien celles que prévoit la théorie.
L'âge de l'univers, c'est simplement le moment avant lequel nous n'avons, pour le moment, aucun fossile.
Cela ne veut pas dire qu'il ne se passait rien avant ces 13,7 milliards d'années, mais seulement que nous n'en savons rien. La distinction est importante. On peut dire que le Big Bang marque non pas un début mais un horizon au-delà duquel tout est encore inconnu, inexploré. Cet horizon est celui qu'imposent les limites de nos observations et de nos théories de la physique.
Plusieurs chercheurs ont proposé des scénarios de l'avant Big Bang. Mais ils n'ont apporté aucune justification, aucune preuve. Cela reste de la pure spéculation. Peut-être que, plus tard, de nouvelles observations viendront nous permettre de remonter plus avant dans le passé.
Quelle crédibilité pouvons-nous accorder à l'affirmation : « L'Univers est né en un point ? »<
Une première distinction s'impose : la différence entre l'Univers observable (l'ensemble des galaxies détectables aujourd'hui qui s'étend sur une cinquantaine de milliards d'années-lumière) et l'Univers global (tout l'Univers, fini ou infini, nous ne savons pas). C'est évidemment du second dont nous allons parler ici.
Question : comment pouvons-nous nous interroger sur ce que nous ne pouvons pas observer ?
Voici la démarche classique : partant des observations on construit une théorie (ici le Big Bang) qui, en principe, décrit l'Univers global. Et on questionne ensuite cette théorie sur les propriétés globales, observables ou non, de l'Univers.
La crédibilité des réponses, bien sûr, a les mêmes limites que la théorie. Ici se trouvent les difficultés. Premier point faible : La Théorie du Big Bang est fondée sur la Théorie de la Gravitation d'Einstein. Elle ignore les aspects de la réalité qui ont été mis en évidence par la physique quantique. En particulier, les propos sur la concentration, dans le passé, de la matière en un point unique sont incompatibles avec les relations d'indétermination de Heisenberg.
Un second point touche à la géométrie de l'Univers. Einstein nous a appris les relations qui existent entre la courbure de l'espace cosmique (à trois dimensions) et la densité de masse-énergie dans l'Univers.
Si cette densité (évaluée avec les unités appropriées) est supérieure à un, la géométrie de l'espace est sphérique et l'Univers a une dimension finie. L'expansion de l'Univers implique que son volume était plus petit dans le passé. En ce cas, il y a régression de l'Univers global.
Si la densité est exactement égale à l'unité, l'espace a une courbure nulle (espace plat) et l'Univers est en principe infini (sauf si on tient compte de certaines hypothèses supplémentaires relevant de la topologie, voir plus bas). Si on recule dans le temps, la densité et la température augmentent partout à la fois dans un espace toujours infini. On ne peut pas passer de l'état infini à l'état fini. Il n'ya pas de régression dans le passé.
Si la densité est inférieure à l'unité, l'Univers a une courbure négative (comme un col de montagne) ; l'espace est également infini (sauf encore si on tient compte de certaines hypothèses supplémentaires relevant de la topologie). Pas de régression.
Sur le plan des observations, où en sommes nous ?
Les meilleures évaluations donnent une densité égale à l'unité, à 10 % près. Ce qui signifie que si la courbure n'est pas nulle, elle est très légère. Mais nous ne pouvons pas déterminer si elle est positive ou négative. Et en conséquence nous ne pouvons pas dire si l'Univers est infini ou non.
À cela s'ajoute une autre difficulté : notre ignorance d'une autre propriété globale du cosmos : sa topologie. Sans entrer dans les détails, disons qu'il y en a plusieurs variétés. Selon la variété, l'Univers pourrait être fini ou infini. Pour l'instant, nous ne connaissons pas la variété qui correspond à l'espace cosmique. Il est ici intéressant de mentionner les travaux de J-P Luminet sur un modèle de topologie dodécaédrique qui est en voie de confrontation avec la réalité par le satellite Planck en orbite depuis un an (voir « L'Univers chiffonné » de J-P Luminet).
En résumé, l'affirmation d'une régression de l'espace cosmique dans le passé repose sur plusieurs hypothèses invérifiées. Sa crédibilité est limitée par l'absence de considérations quantiques de la théorie sous-jacente et par les incertitudes sur la densité de la masse-énergie et sur la topologie du cosmos. Elle est à prendre avec un (gros …) grain de sel.
 
HUBERT REEVES - 2011

18.8.13

Bien le bonjour de Fukushima !

Vous voulez aller passer vos vacances au Japon ? Bonne idée, mais, de préférence, évitez les plages autour de Fukushima. Mardi 6 août, l'autorité de sûreté nucléaire a déclaré l'état d'urgence après que Tepco (Tokyo Electric Power Co.), l'opérateur en charge de la centrale, ait admis qu'il y avait bien des fuites d'eau contaminée dans la mer.Ainsi, ce sont pas moins de 300 tonnes d'eaux souterraines qui s'écoulent chaque jour dans l'océan Pacifique, depuis maintenant deux ans et demi. L'eau s'est accumulée en grande quantité sous la centrale, et commence à déborder les murs de barrage construits pour la contenir. Les fuites d'eau radioactive devraient donc augmenter, et polluer encore davantage le milieu marin. Déjà, des poissons très radioactifs ont été pêchés dans les environs de la centrale, avec des taux de radioactivité 10 000 fois supérieurs à ceux autorisés. Les éléments radioactifs peuvent se disperser dans l'océan, au gré des courants, même si d'après Simon Boxall, expert du centre océanographique de Southampton interrogé par le site britannique New Scientist, il n'y a pas de menace pour l'océan Pacifique au-delà des côtes japonaises. &quot;Mais cela va causer un problème dans le voisinage immédiat de Fukushima&quot;, explique-t-il. Toutefois, les éléments radioactifs rejetés dans la mer contaminent le poisson, et les autorités ont interdit la pêche au niveau local. &quot;Etant donné que Tepco n'est pas prêt d'arrêter les fuites en provennace de Fukushima, l'interdiction de pêcher pourrait durer longtemps&quot;, explique le site scientifique.


Vous voulez aller passer vos vacances au Japon ? Bonne idée, mais, de préférence, évitez les plages autour de Fukushima. Mardi 6 août, l'autorité de sûreté nucléaire a déclaré l'état d'urgence après que Tepco (Tokyo Electric Power Co.), l'opérateur en charge de la centrale, ait admis qu'il y avait bien des fuites d'eau contaminée dans la mer.

Ainsi, ce sont pas moins de 300 tonnes d'eaux souterraines qui s'écoulent chaque jour dans l'océan Pacifique, depuis maintenant deux ans et demi. L'eau s'est accumulée en grande quantité sous la centrale, et commence à déborder les murs de barrage construits pour la contenir. Les fuites d'eau radioactive devraient donc augmenter, et polluer encore davantage le milieu marin. Déjà, des poissons très radioactifs ont été pêchés dans les environs de la centrale, avec des taux de radioactivité 10 000 fois supérieurs à ceux autorisés.

Les éléments radioactifs peuvent se disperser dans l'océan, au gré des courants, même si d'après Simon Boxall, expert du centre océanographique de Southampton
interrogé par le site britannique New Scientist, il n'y a pas de menace pour l'océan Pacifique au-delà des côtes japonaises. "Mais cela va causer un problème dans le voisinage immédiat de Fukushima", explique-t-il.

Toutefois, les éléments radioactifs rejetés dans la mer contaminent le poisson, et les autorités ont interdit la pêche au niveau local. "Etant donné que Tepco n'est pas prêt d'arrêter les fuites en provennace de Fukushima, l'interdiction de pêcher pourrait durer longtemps", explique le site scientifique.
Dessin de Tjeerd

15.8.13

Sarkozy a-t-il perdu la présidentielle à Bayonne ?

Nicolas Sarkozy se fraie un chemin sous les huées à Bayonne lors d'un déplacement considéré comme un tournant de l'élection de 2012.

La visite très mouvementée de Nicolas Sarkozy au Pays basque, le 1er mars 2012, "a scellé l'issue de l'élection présidentielle", estime le journaliste Éric Normand dans Bayonne 01.03.2012 (Gascogne), illustré par des photos de Nicolas Sabathier. Éric Normand, journaliste à La République des Pyrénées, analyse cette visite qui a tourné au "fiasco" car "elle a été totalement improvisée". Nicolas Sarkozy, rappelle-t-il, "est venu à Bayonne comme il était venu dix jours avant à Annecy". Sauf que Bayonne "est au Pays basque, un pays complexe, turbulent, marqué par les revendications nationalistes".
Le 1er mars, le président commence par visiter une exploitation agricole à Itxassou. Il y a là déjà, face à la police, de jeunes nationalistes, des opposants au projet de ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV), des producteurs de lait en colère et des promoteurs d'une collectivité territoriale (CT) basque. À 15 h 40, Nicolas Sarkozy pose le pied à Bayonne. Une foule compacte, hostile l'attend. Des cris et des sifflements couvrent les applaudissements des partisans, bien moins nombreux, du candidat. "Une foule formée d'altermondialistes, de socialistes, de nationalistes basques et de beaucoup de jeunes en vacances scolaires. L'élément important a été la présence d'une masse de jeunes lycéens et d'étudiants", estime Éric Normand. Le convoi et son escorte pénètrent, dans une confusion totale, dans un bar d'une rue commerçante où le président doit rencontrer des interlocuteurs socio-professionnels.

Un arrêt brutal de sa progression dans les sondages

Il est 16 heures. La foule s'agglutine, les policiers font barrage. À 16 h 20, les manifestants sont plus de mille. Les CRS passent à l'action, ne créant dans la foule un corridor qu'à 17 h 15 que Nicolas Sarkozy parvient enfin à emprunter pour gagner son véhicule. "Cette journée s'est traduite par un arrêt brutal de sa progression dans les sondages", note le journaliste de La République des Pyrénées, et "il reviendra bien trop tardivement sur son adversaire pour le coiffer au poteau".
Son analyse sur l'importance de cette journée est partagée par d'autres. Ainsi, l'ancien conseiller du président, Henri Guaino, a estimé le 16 mai sur Public Sénat que "cet incident a coupé le lien direct (...) entre le candidat et les Français". Franz-Olivier Giesbert, directeur du Point, a pour sa part qualifié cette journée de "tournant" et Laurent Neumann, directeur de Marianne, a estimé que "Bayonne a été un moment-clé" de la campagne.
 
LE POINT

11.8.13

Photo - Animaux - Perroquets

Bébés peroquets
Deux bébés perroquets se bécotent après avoir été capturés par un chasseur indien de Dimapur, en Inde du Nord. Ils sont préservés pour la vente à un particulier. La faune de cette région est de plus en plus pauvre à cause de la chasse, énormément pratiquée dans cette partie de l'Inde.

Photo - Animaux - Concours de chants chez les coyotes

24 heures en images
Chapeau bas à la photographe Debbie DiCarlo qui a su immortaliser une leçon de hurlement délivrée par une maman coyote à ses deux petits, dans une réserve de faune à Hinckley, dans l'Etat américain du Minnesota.

Photo - Animaux - Bébé panda se réveille

24 heures en images
Nous nous en étions déjà fait l'écho dans cette galerie : un panda est né début juillet au zoo de Taipei, à la suite d'une insémination artificielle pratiquée sur une femelle offerte par la Chine à Taïwan. Voici le bébé en pleine séance d'éveil avec l'équipe du zoo, sur une photo diffusée le 7 août. Il faudra encore attendre trois mois avant sa première apparition publique.

Images du Monde - USA

24 heures en images - Dimanche 11 août
Le Grand Prismatic Spring, dans le parc national de Yellowstone, aux Etats-Unis, sur une photo aérienne prise en juillet 2013. Il a fallu au photographe s'élever à 300 mètres au-dessus de l'énorme pièce d'eau chauffée à plus de 70°C pour en saisir toutes les nuances de brun, de jaune, de vert et de bleu.(Max Waugh/SOLENT NEWS/SIPA)

Bzzzzzzzzzzzzzzz – Quand un moustique vous pique

Vous vous grattez, râlez, jurez de les écrabouiller... Si les conséquences d'une piqûre de moustique sont bien connues, l'acte en revanche, reste plus énigmatique. Grâce à un microscope vidéo, des chercheurs de l'Institut Pasteur, à Paris, éclaircissent un peu le mystère.
Rarement une piqûre avait été filmée d'aussi près. On y voit le moustique – du type qui transmet le paludisme – en pleine action. Le dard de l'insecte fouine frénétiquement dans les tissus d'une souris anesthésiée, à la recherche de la veine qu'il finira par piquer.
qu'il finira par piquer.

Quand un moustique vous pique, par lemonde.fr
Très flexible, le dard s'étire presque jusqu'à former un angle droit. Après plusieurs essais, l’insecte finit par trouver la veine qui lui plaît.
"En général, ils peuvent boire pendant environ quatre minutes", explique National Geographic. Lors de cette piqûre, le moustique aspire tellement fort que la veine se dégonfle très rapidement :

 

8.8.13

Gibraltar : les (nouvelles) raisons de la discorde

Douanes aux frontières du territoire de Gibraltar. Arne Koehler/CCL'enclave britannique en territoire espagnol (africain) empoisonne toujours les relations entre Londres et Madrid. Cette fois-ci, les autorités de Gibraltar ont installé un récif artificiel en béton, qui empêche la présence des pêcheurs espagnols dans les eaux du Rocher.

De son côté, Madrid n'a pas tardé à se rappeler au bon souvenir de ses voisins gibraltariens. Le week-end dernier, les contrôles aux frontières du territoire ont subitement augmenté, provoquant de longues heures d’attente. Selon le journal britannique
The Times, on ne doute pas, à Londres comme à Gibraltar, que cette recrudescence est l’une des réponses de Madrid à l’implantation des récifs. Le quotidien conservateur espagnol ABC voit dans cette récente construction de récifs une manœuvre d’annexion : "les Anglais espèrent, comme tant d’autres fois, que nous laisserons faire et que nous accepterons".

Dans un communiqué, le gouvernement de Gibraltar estime que l’attitude espagnole renvoie aux "pages sombres" du pays : "de tels ralentissements délibérés furent pour la première fois imposés sous la dictature fasciste du Général Franco dans les années 1960. Il est invraisemblable qu’un gouvernement espagnol se revendiquant démocratique puisse user de telles tactiques" Du côté britannique, le ministre des affaires étrangères, William Hague, a fait part à son homologue espagnol de ses "sérieuses inquiétudes".

Le dialogue n'est pas rompu
Les Espagnols ont renchéri en menaçant d’imposer un droit de péage routier de cinquante euros aux frontières de l’enclave britannique. David Cameron, le Premier ministre britannique, s'est immédiatement dit "très préoccupé" par ces nouvelles annonces et a demandé "des explications". Mais pour le quotidien
ABC, "le gouvernement britannique semble refuser toutes les explications, que ce soient celles du Ministre des Affaires étrangères espagnol ou bien celles de notre ambassadrice à Londres". Pour Madrid, en effet, ces contrôles obéissent seulement à la nécessité de surveiller un "territoire sur lequel les trafics illicites sont fréquents", qui n’appartient pas à l'espace Schengen, et qui n'est donc soumis aux règles de libre circulation européenne.

Pour autant, rassure le journal
El País le dialogue n’est pas rompu, "le numéro deux du ministère des Affaires étrangères espagnol a manifesté la même "préoccupation" que celle du ministre britannique David Cameron (…) et a rappelé sa disposition à "poursuivre le dialogue et la collaboration avec le Royaume Uni et éventuellement avec Gibraltar".
COURRIER INTERNATIONAL

L’excision en Afrique : moins mais encore trop

– Voir cette carte en plus grand


C’est une demi-bonne nouvelle : “les adolescentes risquent moins que leurs aînées d’être excisées” dans les 27 pays d’Afrique où cette pratique persiste, note The New York Times en rendant compte des chiffres publiés le 22 juillet par l’Unicef.

Si elle révèle des situations terribles – 98 % des femmes mutilées en Somalie, 91 % en Egypte –, cette enquête montre toutefois que cette pratique est en baisse dans certains pays, au Kenya et en République centrafricaine notamment. Et elle met aussi en avant un changement générationnel : en Egypte, par exemple, un tiers “seulement” des adolescentes interrogées pensent que ces mutilations doivent persister, contre deux tiers pour leurs aînées. Trente millions de fillettes ou d’adolescentes devraient être excisées dans le monde au cours de la prochaine décennie.
Le rapport de l’Unicef.
COURRIER INTERNATIONAL

Radioactivité - A Fukushima, le drame continue

 
Des experts et des membres du gouvernement inspectent un puit de contrôle, où sont mesurés les niveaux de radioactivité de la centrale de Fukushima, le 6 août 2013 - AFP
Le gouvernement japonais a décidé de s'impliquer directement : dans la bataille pour contenir le niveau toujours plus important d'eau radioactive qui s'échappe de la centrale de Fukushima, il veut aider Tepco [Tokyo Electric Power Co.], l'opérateur en charge de la centrale. Il s'agit d'un "problème urgent", a indiqué hier, 7 août, le Premier ministre, Shinzo Abe. 300 tonnes d'eau contaminée s'échappent chaque jour - l'équivalent d'une piscine olympique par semaine.

Fin juillet, Tepco a reconnu pour la première fois que la contamination avait atteint les eaux souterraines, et qu'une partie de celles-ci se déversait dans l'océan. "Le problème, c'est que l'eau souterraine entre dans le réacteur endommagé, se charge d'éléments radioactifs comme le cesium et s'échappe ensuite dans la mer",
explique le site britannique New Scientist. "Tepco est en train de construire une série de murs souterrains censés agir comme un barrage et arrêter le courant. Mais il est probablement trop tard : l'eau contaminée monte et va bientôt passer par-dessus", poursuit le site d'information scientifique.

"Plutôt que de se reposer sur Tokyo Electric, le gouvernement va prendre des mesures", a déclaré hier Shinzo Abe. Il a demandé au ministre de l'Economie, Toshimitsu Motegi, de s'occuper rapidement du problème de l'eau contaminée et de s'assurer que Tepco mènera jusqu'au bout le démantèlement de la centrale, qui pourrait prendre 40 ans et coûter 11 milliards de dollars (8,28 milliards d'euros). "La décision du gouvernement paraît être une réponse aux avertissements d'experts industriels qui assurent que l'échec de Tepco pour régler le problème remet en question sa capacité à décontaminer de manière sûre la centrale de Fukushima",
note Asahi Shimbun.

"Tepco n'a-t-il toujours rien appris ?"

Le correspondant à Tokyo de
The Australian note que Shinji Kinjo, responsable d'un groupe de travail à l'Autorité de régulation nucléaire (NRA), a déclaré à l'agence de presse Reuters qu'il y avait "urgence" à propos de la situation à Fuskushima. Des propos "peut-être destinés à augmenter la pression sur le Japon et Tepco, afin d'accélérer le processus de nettoyage de la centrale", avance le journaliste. "La notion de crise n'est pas très développée [chez Tepco]", a également déclaré Shinji Kinjo, "c'est pour cela qu'il ne faut pas laisser Tepco seule" pour s'occuper du nettoyage.

"Tepco n'a-t-il toujours rien appris, deux ans et quatre mois après le désastre nucléaire qui avait commencé à la centrale de Fukushima ?" interrogait le 29 juillet dernier
un éditorial acerbe du Asahi Shimbun, critiquant les fautes répétées de l'opérateur. Désormais, "autoriser la compagnie à continuer de s'occuper de l'énergie nucléaire est tout simplement hors de question", estimait alors le journal, pour qui c'est "la NRA, par exemple, [qui] devrait maintenant diriger tous les aspects du nettoyage de Fukushima".

"Est-ce que les nouvelles règles de sécurité sont suffisantes pour prévenir une fuite d'eau radioactive en mer si un autre accident nucléaire majeur se produit ?" s'interrogait encore Asahi Shimbun. "Nous appelons la NRA à regarder de très très près cette possibilité en examinant le cas des fuites à Fukushima."

Paul Grisot
 
COURRIER INTERNATIONAL

Poutine a franchi la ligne rouge de trop

&quot;Je vois toujours très clairement la ligne rouge.&quot; Dessin de Ruben
Enfin, une ligne rouge vraiment rouge.
En annulant sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, Barack Obama a enfin joint le geste à la parole. Après avoir laissé entendre à de multiples reprises que le refus de la Russie d'extrader Edward Snowden risquait de provoquer une grave rupture des relations russo-américaines, le président américain a pris une décision. Le sommet est annulé.
A vrai dire, j'ai été surpris. Barack Obama a tendance à fixer des limites qui finissent par s'estomper à mesure que l'échéance approche.
Il a désigné de ligne rouge un éventuel recours de la Syrie à des armes chimiques contre les insurgés. Cette ligne rouge a été franchie sans que le gouvernement américain ne fasse quoi que ce soit, si ce n'est fournir aux rebelles quelques armes légères similaires à celles qu'ils ont déjà à foison. Pendant ce temps, le massacre se poursuit : plus de 100 000 personnes sont mortes et un nombre catastrophique de réfugiés menace de submerger la Jordanie, le pays voisin.
La politique étrangère de Barack Obama consiste souvent, semble-t-il, à n'avoir aucune politique. C'est ce qu'on voit dans le cas syrien et il semblait en être plus ou moins de même avec la Russie de Vladimir Poutine. Ce dernier a étouffé la démocratie russe pour restaurer l'autoritarisme des tsars puis les commissaires du peuple. Il est maintenant véritablement dangereux de s'opposer à Vladimir Poutine, ou plutôt de ne pas s'allier au régime pour réussir en affaires. Dans ce contexte, le gouvernement de Barack Obama est resté muet.
Pouvoir identifier les intérêts américains
L'affaire Edward Snowden, toutefois, semble taper sur les nerfs du président américain. Depuis longtemps, il se montre impitoyable avec ceux qui divulguent des informations confidentielles - des procès sont lancés pour trois fois rien. S'il ne fait aucun doute qu'Edward Snowden a commis un crime (ce qu'il a pour ainsi dire admis), il a également accompli un service public. Le débat actuel sur l'ampleur du programme de surveillance mené par le gouvernement a précisément été déclenché par Edward Snowden. Avant qu'il ne lance l'alerte, la plupart des Américains n'avaient aucune idée de l'existence des différentes méthodes d'écoutes et ils s'en portaient très bien.
J'ai l'impression que le jeune informaticien a certes agi illégalement, mais qu'il s'est aussi heurté à la tendance d'Obama à vouloir tout contrôler. Le président est très prudent et les décisions de politique étrangère sont prises à la Maison-Blanche, pas au département d'Etat. Le gouvernement a eu l'air à la fois opposé et favorable au coup d'Etat en Egypte, faute de pouvoir identifier les intérêts américains.
Récemment, lorsque le secrétaire d'Etat, John Kerry, a déclaré que le coup militaire égyptien avait restauré la démocratie dans ce pays - un triomphe de la rhétorique orwellienne - il présentait les symptômes du vertige que ressent celui qui est en quête d'une orientation politique. A mon avis, il ne la trouvera jamais.
Face à Vladimir Poutine, toutefois, le président est resté ferme. Il respirait la certitude. Le président a été offensé et il en a fait une affaire personnelle. Le sommet est annulé.
Pour l'instant, en tout cas
 
COURRIER INTERNATIONAL.

Les hérétiques du ramadan

Dessin de Riss les hérétiques du ramadanEn terre d’Islam, mastiquer par les temps ramadanesques qui courent peut s’avérer pour le moins hasardeux.

Non, ce n’est pas un mois de jeûne. Comme en témoignent les opulentes tables de victuailles ajoutées pour l’occasion devant toutes les épiceries orien- tales de France et de Navarre, le ramadan est un mois où l’on se goinfre. Zellabia, chabbakia, mekrout et autres spécialités dégoulinantes de sucre s’ingurgiteront frénétiquement dès le coucher du soleil, c’est-à-dire à 22 heures en ce mois d’août. Trêve de calories, un si long mois, censé être ascétique, engloutit à lui seul une bonne partie du budget annuel des ménages qui s’y conforment.
Si le musulman lambda est convaincu qu’Allah ordonna le jeûne pour éprouver ce qu’endurent les nécessiteux, il n’en plongera pas moins jalousement ses doigts dans le tajine du soir, sans penser une seconde à partager sa pitance avec les pauvres qui pullulent pourtant dans son quartier. D’ail- leurs, les plus misérables des musulmans sont aussi tenus de faire le ramadan, peu importe s’ils ont le ventre vide à longueur d’année. Ce ne sont pas ceux-là qui préoccupent le musulman lambda, mais les autres, ceux qui, enfants de sa peau et de sa race, osent l’affront de s’alimenter devant lui alors qu’il a tant investi dans la logistique de son estomac.
Lorsque manger devient un acte de subversion, les États légifèrent, maladroitement, pour faire respecter le régime général forcé.