Deux bébés perroquets se bécotent après avoir été capturés par un chasseur indien de Dimapur, en Inde du Nord. Ils sont préservés pour la vente à un particulier. La faune de cette région est de plus en plus pauvre à cause de la chasse, énormément pratiquée dans cette partie de l'Inde. (Caisii Mao/NurPhoto/SIPA)
L'enclave britannique en territoire espagnol
(africain) empoisonne toujours les relations entre Londres et Madrid. Cette fois-ci, les
autorités de Gibraltar ont installé un récif artificiel en béton, qui empêche la
présence des pêcheurs espagnols dans les eaux du Rocher.
De son côté,
Madrid n'a pas tardé à se rappeler au bon souvenir de ses voisins gibraltariens.
Le week-end dernier, les contrôles aux frontières du territoire ont subitement
augmenté, provoquant de longues heures d’attente. Selon le journal britannique
The
Times, on ne doute pas, à Londres comme à Gibraltar, que cette
recrudescence est l’une des réponses de Madrid à l’implantation des récifs. Le
quotidien conservateur espagnol ABC voit dans cette récente construction de récifs
une manœuvre d’annexion : "les Anglais espèrent, comme tant d’autres fois, que
nous laisserons faire et que nous accepterons".
Dans un communiqué, le
gouvernement de Gibraltar estime que l’attitude espagnole renvoie aux "pages
sombres" du pays : "de tels ralentissements délibérés furent pour la première
fois imposés sous la dictature fasciste du Général Franco dans les années 1960.
Il est invraisemblable qu’un gouvernement espagnol se revendiquant démocratique
puisse user de telles tactiques" Du côté britannique, le ministre des affaires
étrangères, William Hague, a fait part à son homologue espagnol de ses
"sérieuses inquiétudes".
Le dialogue n'est pas
rompu
Les Espagnols ont renchéri en menaçant d’imposer un droit de
péage routier de cinquante euros aux frontières de l’enclave britannique. David
Cameron, le Premier ministre britannique, s'est immédiatement dit "très
préoccupé" par ces nouvelles annonces et a demandé "des explications". Mais pour
le quotidien ABC, "le gouvernement britannique semble refuser
toutes les explications, que ce soient celles du Ministre des Affaires
étrangères espagnol ou bien celles de notre ambassadrice à Londres". Pour
Madrid, en effet, ces contrôles obéissent seulement à la nécessité de surveiller
un "territoire sur lequel les trafics illicites sont fréquents", qui
n’appartient pas à l'espace Schengen, et qui n'est donc soumis aux règles de
libre circulation européenne.
Pour autant, rassure le journal El País le dialogue n’est pas
rompu, "le numéro deux du ministère des Affaires étrangères espagnol a manifesté
la même "préoccupation" que celle du ministre britannique David Cameron (…) et a
rappelé sa disposition à "poursuivre le dialogue et la collaboration avec le
Royaume Uni et éventuellement avec Gibraltar".