Je vivais insouciant entre
douceur et jours d’angoisse. Les uns et les autres se succédaient sans que je
puisse dire qui étaient les vainqueurs ;
Douceur de mes premières cinq ans
d’enfance où tout était parfait ; douceur des maigres années qui s’en
suivirent où j’ai commencé à percevoir toute la violence de celui qui devait me
protéger mais qui ne m’apportait que violence.
C’était mon père et, je le
voulais mon protecteur.
J’ai vécu plusieurs vies :
la première comme enfant dans mon coin originel, une autre d’enfant expatrié
dans ma patrie, une autre de pré-adolescent à l’étranger, un début de vie
adolescente loin de mon Pays, la jeune existence d’adaptation dans une contrée
inconnue, la réalité vaincue dans ce nouvel Univers, la conquête de la nouvelle
langue…
J’ai voyagé dans beaucoup de pays
du monde là où la hierarchie et la profession m’ont envoyés.
Et voilà, allons savoir pourquoi,
je me suis réveillé ce matin avec un grand sentiment de culpabilité!
Imaginez : mon cauchemard n’était
que successives années en cours (lycée) je n’arrivais pas à obtenir le diplôme…
Toutes ces années sans
travail ; sans métier…
Echec permanent et repetitif…
Toutes ces années à charge de mes
parents…
Soudain, je me suis réveillé ;
en me demandant comment mes parents avaient pu me garder à la maison, sans me
demander quelque contribution… J’étais mal… Comment ais-je pu…
En fait je me suis réveillé en
réalisant que je travaillais depuis 44 ans, que j’aimais mes parents, que j’ai
63 ans et… et… que ce n’est pour être revenu à la réalité que je me sens mieux.
Bordeaux, 8 de marco de 2014
JoanMira