L'organisation djihadiste a lancé lundi un appel à ses partisans à tuer des citoyens, notamment Américains et Français, des pays de la coalition internationale mise en place pour le combattre en Irak et en Syrie. "La France n'a pas peur", a déclaré en réponse le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. C'est une réaction aux frappes aériennes dans le nord de l'Irak. Dans un message diffusé lundi, l'Etat islamique a appelle ses partisans à riposter à la France et aux Etats-Unis en s'en prenant à leurs ressortissants. "La meilleure chose que vous puissiez faire est de vous efforcer de tuer tout infidèle, qu'il soit Français, Américain ou d'un de leurs pays alliés", affirme le porte-parole du groupe, Abou Mohamed al Adnani, qui cite également "le Canada" et "l'Australie".
"Si vous ne pouvez pas trouver d'engin explosif ou de munition, alors isolez l'Américain infidèle, le Français infidèle, ou n'importe lequel de ses alliés. Ecrasez-lui la tête à coup de pierre, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le", poursuit-il dans ce message audio traduit en anglais, en français et en hébreu. Il affirme par ailleurs, selon Reuters, que l'intervention militaire conduite par les Etats-Unis sera "l'ultime campagne des croisés". "Elle sera détruite et mise en échec, comme l'ont été toutes vos précédentes campagnes", poursuit Adnani, qui promet encore : "Nous conquerrons votre Rome, nous briserons vos croix et nous réduirons vos femmes en esclavage."
"Les méchants et sales Français"
Dans une version du texte traduite par l'AFP, le responsable djihadiste demande de viser "en particulier les méchants et sales Français". François Hollande a donné jeudi son feu vert à des raids aériens contre les positions de l'Etat islamique. La première frappe a été menée dès le lendemain matin. Les Etats-Unis, pour leur part, ont commencer leurs frappes dès le 8 août et n'excluent désormais pas, contrairement à Paris, de viser le sol syrien. Un conseil de sécurité de l'ONU prévu cette semaine en marge de l'Assemblée générale des Nations unies devrait préciser davantage le rôle de chacun au sein de la coalition internationale qui rassemble une quarantaine de pays.
Réagissant à la déclaration de l'Etat islamique, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a affirmé à la mi-journée que ces propos "témoignent s'il en était besoin de la barbarie de ces terroristes". "Leur menace n'entamera en rien notre détermination à mettre fin à leurs exactions et secourir les populations", a déclaré le locataire de la place Beauvau. "La France n'a pas peur", a-t-il répété à plusieurs reprises, assurant par ailleurs que le dispositif Vigipirate est "aujourd'hui opérationnel et efficace".
Le Journal du Dimanche - France