Août 2014, des soldats allemand partent à la guerre. Photo : Bundesarchiv Bild 183-25684-0004 / CC-BY-SA |
Allemagne, été 2014 : des visages enthousiastes, des ribambelles d'hommes et de femmes chantant dans les rues, impatients d'aller au front pour combattre… "Cette image que nous connaissons tous, est-elle vraiment typique de la société en 1914 ?" s'interroge Die Welt.
"Parlons sentiments", propose le quotidien berlinois dans son dossier spécial sur le centenaire de la Grande Guerre. Au-delà de la dure réalité, des dates et des grands noms des années 1914-1918, il existe cet aspect, trop souvent négligé dans le débat sur la Première Guerre mondiale : "L'honneur, la honte, la fierté". Bref, les émotions, note le journal.
Rendant compte d'un débat d'historiens à Berlin, l'image que Die Welt en fait est nuancée : "La population n'était pas unifiée dans son enthousiasme pour la guerre. Le phénomène était en grande partie bourgeois et ancré dans les grandes villes." Car si dans les villes l'ambiance était souvent à la recherche de l'honneur de la défense de la patrie dans un combat homme contre homme, la perspective d'une guerre était tout autre à la campagne. "En voyant tous les hommes partir, les paysans en Bavière se sont avant tout inquiétés pour leurs récoltes", explique l'historienne Ute Frévert.
L'historienne souligne aussi le rôle des femmes – mères, copines et épouses – et la pression sociale qu'elles ont exercée sur les hommes pour que ceux-ci s'engagent. Par exemple, "Lily Braun, mère d'un jeune de 17 ans qui s'est engagé comment volontaire en 1914. Quand il a compris lors de sa formation que le service militaire ne correspondait aucunement à ses idées romantiques, il a subi la pression de sa mère. Lily Braun s'est, elle, identifiée à la guerre et lui a rappelé la honte qu'elle éprouverait si son fils ne restait pas dans la caserne."
Loin d'être un phénomène purement allemand, Die Welt rappelle aussi la mésaventure des hommes britanniques qui ne s'étaient pas signalés à l'armée et se voyaient offrir une plume blanche, symbole de la honte, de la part de militantes femmes.
Cependant, ces émotions étaient toujours ambiguës, rappelle le journal : "Tandis que les femmes envoyaient leurs fils, frères, époux et pères à la guerre, elles vivaient dans une peur constante concernant leur sort."
Courrier international"Parlons sentiments", propose le quotidien berlinois dans son dossier spécial sur le centenaire de la Grande Guerre. Au-delà de la dure réalité, des dates et des grands noms des années 1914-1918, il existe cet aspect, trop souvent négligé dans le débat sur la Première Guerre mondiale : "L'honneur, la honte, la fierté". Bref, les émotions, note le journal.
Rendant compte d'un débat d'historiens à Berlin, l'image que Die Welt en fait est nuancée : "La population n'était pas unifiée dans son enthousiasme pour la guerre. Le phénomène était en grande partie bourgeois et ancré dans les grandes villes." Car si dans les villes l'ambiance était souvent à la recherche de l'honneur de la défense de la patrie dans un combat homme contre homme, la perspective d'une guerre était tout autre à la campagne. "En voyant tous les hommes partir, les paysans en Bavière se sont avant tout inquiétés pour leurs récoltes", explique l'historienne Ute Frévert.
L'historienne souligne aussi le rôle des femmes – mères, copines et épouses – et la pression sociale qu'elles ont exercée sur les hommes pour que ceux-ci s'engagent. Par exemple, "Lily Braun, mère d'un jeune de 17 ans qui s'est engagé comment volontaire en 1914. Quand il a compris lors de sa formation que le service militaire ne correspondait aucunement à ses idées romantiques, il a subi la pression de sa mère. Lily Braun s'est, elle, identifiée à la guerre et lui a rappelé la honte qu'elle éprouverait si son fils ne restait pas dans la caserne."
Loin d'être un phénomène purement allemand, Die Welt rappelle aussi la mésaventure des hommes britanniques qui ne s'étaient pas signalés à l'armée et se voyaient offrir une plume blanche, symbole de la honte, de la part de militantes femmes.
Cependant, ces émotions étaient toujours ambiguës, rappelle le journal : "Tandis que les femmes envoyaient leurs fils, frères, époux et pères à la guerre, elles vivaient dans une peur constante concernant leur sort."