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22.11.13

Voilée, Boutin s'attaque à Hollande sur une chaîne iranienne


La présidente d'honneur du Parti chrétien démocrate a vivement critiqué l'action de François Hollande sur une chaîne de télévision iranienne. Dans cette interview remarquée jeudi soir par BFMTV, Christine Boutin apparaît couverte d'un voile bleu.
 
L'interview a été réalisée en France. Mais, pour répondre aux questions de la chaîne iranienne PressTV, Christine Boutin a consenti la semaine dernière à se coiffer d'un voile bleu, dont le port est obligatoire en Iran pour toutes les femmes depuis 1979. La vidéo de l'entretien a été relevée jeudi par BFMTV. Accompagnée de son allié pour les élections européennes, l'ex-vice président du FN Jean-Claude Martinez, la présidente d'honneur du Parti chrétien démocrate commentait un sujet de cette chaîne, proche du pouvoir iranien, sur la popularité en berne de François Hollande.
"François Hollande a la cote de popularité la plus basse de tous les présidents et pas seulement en raison de la façon dont il s'occupe des questions d'immigration", affirme Christine Boutin. L'ex-ministre va même plus loin en assurant que "la question qui se pose aujourd'hui est de savoir s'il sera capable d'aller jusqu'au terme de son mandat". "Personnellement, j'en doute", avance-t-elle.

"Il n'a tenu aucune de ses promesses, à l'exception du mariage homosexuel"

Mais celle qui fut l'une des principales figures de l'opposition au mariage pour tous évoque également son sujet de prédilection. "Il n'a tenu aucune de ses promesses, à l'exception du mariage homosexuel, ce qui n'a fait que diviser le pays encore plus", regrette-t-elle devant la caméra. En Iran, l'homosexualité est passible de la peine de mort.
A ses côtés, Jean-Claude Martinez s'en est quant à lui pris à la politique étrangère de la France, alors que Paris tente de négocier un accord avec Téhéran sur le dossier nucléaire iranien. "En bombardant la Libye, nous avons déstabilisé l’Afrique subsaharienne et créé le Mali", assène-t-il ainsi.
 
A.F. - leJDD.fr

La Grèce tourne le dos à l'Union €uropéenne

Dessin de Chapatte, Le Temps, Suisse
Dessin de Chapatte, Le Temps, Suisse
Que se passerait-il si l'un des "pays assistés" finissait par dire "non" ? Telle est la question que certains responsables de la troïka des bailleurs de fonds internationaux (FMI, BCE, CE) commencent à se poser au sujet de la Grèce. Au terme d'une année au pouvoir marquée par un entêtement croissant face aux exigences de réformes, le gouvernement de coalition grec répète à l'envi qu'il n'acceptera plus aucune mesure d'austérité.
A bien des égards, la Grèce ne choque plus. L'essentiel de sa dette étant détenu par ses sauveurs institutionnels - les gouvernements européens, les institutions de la zone euro et le Fonds monétaire international - le marché financier n'y prête plus guère attention.
En outre, les litiges entre Athènes et les gestionnaires de plans de sauvetage sont devenus si courants qu'ils passent désormais inaperçus, y compris à Bruxelles et Berlin, où les décideurs politiques sont largement habitués aux caprices de la Grèce.
Si l'on en juge par le sentiment d'exaspération à peine dissimulé qui règne chez les négociateurs ces derniers jours, les tables rondes en cours, qui durent depuis deux mois, semblent refléter un changement de méthode, et non pas seulement de braquet.
A première vue, le litige porte sur [...] lire la suite sur presseurop.eu
 
COURRIER INTERNATIONAL

L'image du jour 22-11-2013

Efforts humanitaires aux Philippines

Efforts humanitaires aux Philippines
21 Novembre 2013, un hélicoptère de l’armée philippine largue des bouteilles d’eau à Tolosa, sur l‘île de Leyte, pour les survivants du typhon Haiyan. Au moins 4000 personnes ont été tuées lors du passage du typhon, le 8 novembre, provoquant par ailleurs des dégâts matériels considérables. REUTERS/Erik De Castro

21.11.13

L'image du jour 21-11-2013

Lumières sur Sydney
Le passager d’un ferry qui circulait devant l’opéra le plus célèbre d’Australie a saisi cet incroyable cliché par un après-midi d’hiver dans l’hémisphère sud. REUTERS/Daniel Munoz

Lorsque Hercule Poirot enquête sur la mort d'Arafat

Photomontage du détective Hercule Poirot devant le mausolée de Yasser Arafat. Capture d'écran du site KarlreMarks.com  
– Voir le Photomontage en plus grand
Hercule Poirot marqua une pause avant de pénétrer dans le bureau. La rencontre déplaisante avec les soldats israéliens au portail avait irrité le grand détective. Il n'était pas sorti de sa retraite pour être humilié de la sorte, se dit-il. Les soldats s'étaient moqués de la moustache dont il prenait si grand soin et lui avaient demandé s'il essayait de passer de "l'aide humanitaire" en douce [aux Palestiniens] sous son ventre rebondi.
L'allure de Poirot était un sujet sensible pour lui, mais il n'allait pas laisser ces idiots le distraire du travail qui l'attendait, et qui était peut-être le plus grand défi qu'il ait eu à relever. Il ouvrit la porte et entra.
Souha Arafat l'accueillit avec un sourire. Elle portait un élégant tailleur noir et avait l'apparence soignée qui va de pair avec la grande richesse. Mme Arafat avait demandé à Poirot d'enquêter sur l'assassinat de son mari, l'ancien leader palestinien Yasser Arafat. Le fait que plusieurs années avaient passé depuis la mort [en 2004] de celui-ci était l'une des nombreuses complications entourant l'affaire. Le décès avait été attribué dans un premier temps à des causes naturelles mais de récents indices [le rapport d'une équipe médicale suisse a évoqué de fortes doses de polonium trouvées dans des prélèvements sur le cadavre d'Arafat] faisaient maintenant penser à un acte criminel. Poirot n'avait pas pu résister à mener l'enquête. Une dernière fois.
Le principal suspect se trouvait dans le coma
Le défunt avait-il des ennemis ? Et comment ! Tout le monde, depuis ses principaux adversaires, les Israéliens, jusqu'à ses rivaux parmi les dirigeants arabes en passant par bon nombre de leaders dans son propre camp, pouvait être inclus dans le vaste club des ennemis d'Arafat. Poirot savait cela mais il voulait entendre la version de sa femme. Avec la méticulosité qui était la sienne, il décida de ne pas exclure la veuve du rang des suspects, même si elle l'avait engagé.
Le principal ennemi d'Arafat et premier suspect se trouvait dans le coma non loin de l'endroit où Poirot s'entretenait avec Mme Arafat. [L'ancien Premier ministre israélien] Ariel Sharon, dans le coma [depuis 2006], avait essayé plusieurs fois d'assassiner l'ancien leader palestinien avant de parler ouvertement de ses tentatives. Mais il ne pouvait plus répondre à aucune question. La seule option du détective était de parler à son successeur et allié proche, Benyamin Nétanyahou, un homme qui avait haï Arafat et voulu se débarrasser de lui avec autant de force que Sharon.
"Je pense personnellement que c'est l'Iran", confia Nétanyahou à Poirot après de brèves salutations. Poirot réprima un sourire narquois : "Mais M. Nétanyahou, on dirait que c'est votre réponse à tout dernièrement ! Vous ne pouvez pas être sérieux", lança-t-il. Sa répartie avait été plus corrosive qu'il ne l'avait voulu, mais cet homme avait un sacré culot ! "Les Iraniens haïssaient Arafat et avaient accès à des membres de son sérail", répondit l'Israélien. "Pourquoi l'aurions-nous assassiné de cette façon ? Si nous avions voulu le tuer, nous aurions bombardé sa résidence."
Servir les intérêts de pouvoirs étrangers
"Oui, cela vous aurait ressemblé davantage, nous connaissons tous votre marque de fabrique", fit Poirot. "Mais les conséquences auraient été plus grandes. Nierez-vous que sa mort vous a arrangé ?". Le sang-froid du détective était visiblement entamé par l'impertinence de son interlocuteur. "Nous ne pouvons pas être tenus responsables à chaque fois que la mort de quelqu'un tombe bien pour nous", rétorqua Nétanyahou en souriant jusqu'aux oreilles. Il s'amusait manifestement beaucoup. N'empêche, pensa Poirot, nous devons garder l'esprit ouvert.
Le détective devait rencontrer le successeur d'Arafat, Mahmoud Abbas, une demi-heure plus tard. Cet homme ambitieux mais sans la personnalité qui aurait dû aller avec - en fait, selon certains, sans personnalité du tout - était également un suspect évident. Il avait gagné à remplacer Arafat et pouvait servir les intérêts de pouvoirs étrangers. Poirot détermina sa stratégie d'interrogatoire.
La vue de la moustache d'Abbas éveilla momentanément l'intérêt du détective, mais il se dissipa rapidement. La moustache de cet homme était une honte. Il était clair qu'il n'en prenait pas bien soin et n'utilisait aucun onguent. La touffe de poils au-dessus de sa lèvre méritait à peine le nom de moustache. "Avez-vous assassiné Arafat ?" La première question de Poirot prit Abbas par surprise. Elle reflétait l'irritation causée chez Poirot par le fouillis poilu sur le visage du Palestinien.
"C'est clairement un complot sioniste"
"Certainement pas !", répondit-il. "Qu'en aurais-je retiré ? C'était mon camarade !" Son ton manquait de conviction, et son manque de courage dégoûta Poirot. "Vous avez pourtant clairement profité de sa mort". Il espérait briser les faibles défenses d'Abbas par une attaque soutenue. "Je n'admettrai pas d'être interrogé de cette façon !" s'insurgea ce dernier. "Je vais déposer une plainte auprès des Nations unies ! Je ne me laisserai pas intimider et accuser de meurtre sans rien faire ! C'est un coup monté des Israéliens ! Et sinon, c'est Dahlan [Mohammed Dahlan, ancien responsable palestinien de la sécurité préventive, qui était brouillé avec Arafat] ! Ou les deux ensemble !".
Sur le chemin de son hôtel, Poirot récapitula les faits. Il décida qu'il lui restait un suspect à qui parler. Comme il était impossible de se rendre à Damas, il arrangea un entretien téléphonique avec Bachar El-Assad. Les dirigeants syriens étaient de vieux ennemis d'Arafat et avaient toujours essayé de le renvoyer dans ses platebandes. Poirot décida qu'il valait mieux adopter la manière douce.
"C'est clairement un complot sioniste visant le coeur de la nation arabe, qui bat à Damas" [Damas est historiquement considéré comme le coeur battant du monde arabe], affirma Assad. "Arafat et moi avions nos différences, il avait fait la paix avec l'entité sioniste, mais son assassinat servait clairement leurs intérêts." Le détective choisit ce moment pour poser la question suivante : "Mais vous avez vous-même beaucoup négocié avec les Israéliens. N'aviez-vous pas intérêt à faire disparaître Arafat ?". Poirot se prit à penser à la moustache d'Assad. "Ecoutez, qui a tué Jésus ? Nous connaissons tous deux la réponse. Et c'est la même dans cette affaire." La réponse rhétorique du Syrien amusa le détective. Les Romains auraient difficilement pu assassiner Arafat, plaisanta-t-il en son for intérieur.
Situation chaotique
De retour à son hôtel, il dégusta une tisane du pays en réfléchissant aux évènements de la journée. Les saveurs parfumées éveillaient ses sens. "C'est délicieux", se dit-il, "je dois penser à en ramener". Il était convaincu que toutes les personnes avec qui il avait parlé dans la journée lui avaient menti. Chacune pouvait être l'assassin et peut-être deux ou plus s'étaient associées pour commettre le crime. Le travail de Poirot était de mettre de l'ordre dans cette situation chaotique, d'écarter toutes les distractions et de dégager la vérité.
"Ce ne sera pas possible cette fois", se résigna le détective. Il se heurtait à la même conclusion que beaucoup d'autres avant lui. La Raison et le Levant [le Moyen-Orient] sont deux choses difficiles à concilier. "A moins que quelqu'un n'ait vu un homme corpulent quitter la demeure d'Arafat la nuit où le poison a été administré, nous ne connaîtrons jamais la vérité", gloussa Poirot pour lui-même.
 
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