Nombre total de pages vues

2.8.13

Quand l’Europe pille l’or vert américain


Des exploitants forestiers de Windsor, en Caroline du Nord, sont en train de déboiser une forêt de zone humide dont les arbres ont une trentaine d’années. L’opération a été lancée depuis l’Europe, où les Etats tentent de réduire l’utilisation de combustibles fossiles et les émissions de dioxyde de carbone. Sous la pression des autorités, nombre de centrales à charbon européennes se convertissent aujourd’hui au bois et se tournent vers les forêts des Etats-Unis, plus grandes et moins réglement.
 

Histoire: Les banquiers anglais et leurs clients nazis

Un document rendu public mardi 30 juillet 2013 montre que la banque d'Angleterre a vendu de l'or volé par les Nazis - DR

La Banque d'Angleterre aurait été impliquée dans le transfert et la vente d'or volé par les nazis après l'invasion de la Tchécoslovaquie (en mars 1939). C'est ce qui ressort d'un document rendu public le 30 juillet dernier, et provenant des archives de l'institution. Cet or avait été déposé dans les années 30 dans les coffres de la Banque des règlements internationaux (BRI), surnommée la banque des banques centrales, alors que le gouvernement tchécoslovaque se sentait de plus en plus menacé par l'Allemagne.

Le document révèle comment, en mars 1939, une demande a été effectuée afin que l'or, d'un montant d'une valeur de 5,6 millions de livres de l'époque, soit transféré depuis un compte de la Banque nationale tchèque à la BRI sur un compte détenu par la Reichsbank allemande, également à la BRI. 4 millions auraient été transférés vers des banques aux Pays-Bas et en Belgique, le reste étant vendu à Londres.

D'après ce document, le chancelier de l'Echiquier, Sir John Simon, aurait demandé à
Montagu Norman, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, si cette dernière abritait de l'or tchèque en mai 1939, deux mois après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les nazis. Le ministère des Finances aurait constaté ce qui suit : "Dans sa réponse (datée du 30 mai), le Gouverneur a éludé la question mais a souligné que la Banque détenait de temps à autre de l'or pour la BRI, sans savoir si cet or appartenait [à la BRI] ou à certains de ses clients. Par conséquent, [la Banque d'Angleterre] n'était pas en mesure de dire si cet or était détenu au nom de la Banque nationale de Tchécoslovaquie."

Une autre transaction fut effectuée au mois de juin - en dépit des inquiétudes de Simon. A cette occasion, de l'or fut vendu pour un montant de 440 000 et 420 000 livres, les deux sommes étant transférées à New York.

"Cet or avait été transféré à Londres par la Reichsbank. Cette fois, avant d'agir, la Banque d'Angleterre soumit l'affaire au Chancelier de l'Echiquier, qui déclara qu'il souhaitait obtenir l'avis des conseillers juridiques de la Couronne," peut-on lire dans le document.

Sombres heures pour l'institution

Ce rapport de la Banque d'Angleterre a été rédigé en 1950 et a été mis en ligne le 30 juillet, dans le cadre de la numérisation progressive des archives de la Banque. Il jette une lumière crue sur ce que d'aucuns considèrent comme l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire de l'institution. Il prouve également que l'affaire de l'or tchèque était toujours sujet à controverse au début de la Seconde Guerre mondiale, "et longtemps encore par la suite".

"En dehors de la Banque et du gouvernement, la position de la Banque n'a sans doute jamais été vraiment comprise, et sa décision a sur le moment été très mal interprétée dans l'ensemble," ajoute le rapport.

Le professeur Neville Wylie, historien à l'université de Nottingham qui s'est intéressé à cette période dans le cadre de ses recherches sur l'or pillé par l'Allemagne nazie et le rôle joué par la Grande-Bretagne et la Suisse, avoue que la version officielle de l'affaire telle qu'elle est présentée dans les archives de la Banque d'Angleterre est une nouveauté pour lui, et qu'elle contribue à éclaircir plusieurs points. Selon lui, l'attitude de la Banque est le reflet du comportement des autorités britanniques vis-à-vis des activités financières de l'Allemagne pendant la guerre, un comportement qui, précise-t-il, "laissait à désirer".

"La banque défendait ardemment l'idée d'une coopération entre la finance internationale et les banques centrales. Elle était obsédée par la volonté de préserver le statut de Londres en tant que centre financier international — et s'accrochait au besoin de maintenir la convertibilité de la livre alors qu'il y avait longtemps que cette politique n'avait plus aucun sens", explique Wylie.

En juin 1939, devant la Chambre des Communes, le Chancelier de l'Echiquier fit état de ce que les conseillers juridiques de la Couronne lui avaient rappelé : conformément aux conventions, le gouvernement britannique ne pouvait empêcher la Banque d'Angleterre d'obéir aux instructions de la BRI.

L'or fut donc transféré.

Berlusconi non sarà più Cavaliere!


"Berlusconi : la condamnation est définitive", annonce le quotidien de référence La Repubblica. Le 1er août, la Cour de cassation a confirmé la condamnation de Silvio Berlsuconi pour fraude fiscale. Cette condamnation définitive est la première prononcée à l'encontre de l'ancien président du Conseil italien qui, malgré d'innombrables démêlés judiciaires, a toujours bénéficié d'une prescription ou d'un acquittement. Agé de 76 ans, il est très peu probable qu'il purge sa peine (quatre années de prison, dont trois amnistiées). Néanmoins, explique La Repubblica, avec cette sentence, la vérité est rétablie sur le personnage, mais aussi sur le "faux miracle entrepreneurial" à l'origine de son succès en politique.

"La condamnation est donc définitive, le crime est confirmé, et tout le monde sait maintenant que Berlusconi a fraudé le fisc, son entreprise, les autres actionnaires et le marché pour se constituer une réserve de fonds illicites à l'étranger. Une réserve utilisée pour endommager un autre marché : celui, très délicat, de la politique."

Solidaires et indignés, les journaux de droite affichent des titres horrifiés et choisissent de donner la parole à l'ancien président du Conseil. Ils accordent une large place à ses citations, comme cette déclaration, sur le site d'Il Giornale : "La sentence achève de me convaincre qu'une partie de la magistrature est irresponsable. Mais je reste sur le terrain".

"Vingt ans de persécution ininterrompue"
clame un autre article de ce quotidien, appartenant à la famille du prévenu. "Les accusations et les procès changent, mais la cible du parquet de Milan est toujours la même : le berlusconisme et l'empire du Cavaliere".

COURRIER INTERNATIONAL

1.8.13

Nous, "les pauvres du Sud", on n'est pas prêts à pardonner à l'Allemagne

 

Dans une ferme près de Malaga, ce 1er juin en Espagne.

Dans les serres andalouses, c’est la consternation. Les chargements de concombres s’accumulent. Les stocks sont expédiés au compost et les légumes pourrissent sur pied. Plus la peine de cueillir si personne n’achète. Et quid des poivrons, laitues, tomates ou courgettes ? La «crise du concombre» menace toute la production agricole du pays.
«On est accusé sans preuves et sans moyens de se défendre, s’insurge Gil Vidal, agriculteur d’Almería. J’ai trente ouvriers, on devrait être en pleine campagne et je n’ai plus de travail pour eux.» Pour lui, le cauchemar a commencé il y a six jours, lorsqu’un laboratoire de Hambourg a désigné comme origine de l’infection alimentaire mortelle frappant l’Allemagne et les pays alentours un chargement de concombres livrés par l’entreprise Frunet, producteur et distributeur de primeurs écologiques, située à Algarrobo, près de Málaga.
Mise au pilori. Dans la foulée, l’ensemble de la production espagnole est suspecté. Après avoir désigné l’ennemi, les autorités allemandes modulent les accusations… mais bloquent toujours la distribution de concombres ibériques. La Belgique, l’Autriche ou la République tchèque suivent. L’Italie a, elle, saisi 1,6 tonne de concombres espagnols pour analyses. La méfiance des consommateurs fait le reste. Madrid proteste auprès de Bruxelles contre cette mise au pilori, demandant des explications et des compensations.
C’est une catastrophe pour le secteur qui exporte près de 90% de sa production. «Inutile de s’expliquer ou de raisonner, le mal est fait. On est coupable d’avance, le "Ici on ne vend pas de produits espagnols" accrochés aux étals des marchés allemands parle de lui-même», affirme Jorge Brotons, président de la fédération espagnole des producteurs-exportateurs de fruits et légumes. Pourtant, le même laboratoire de Hambourg qui avait désigné il y a une semaine la cucurbitacée andalouse comme probable point d’origine de l’infection a fait marche arrière. Il a publié hier des résultats d’analyses admettant que la souche de E.coli repérée sur les concombres espagnols ne correspond pas à la variante virulente à l’origine des décès en en Allemagne et en Suède. Il n’y a donc toujours aucune preuve que le mal vient d’Espagne.
Présenter la note. En Andalousie, on espère entrevoir la fin du tunnel. Les agriculteurs font leurs comptes : ils chiffrent à près de 200 millions d’euros par semaine leurs pertes et calculent que 25 000 emplois sont menacés. La ministre de l’Agriculture espagnole, Rosa Aguilar, a demandé à l’Union européenne la mise en place de mesures «extraordinaires et urgentes». Les producteurs ont annoncé qu’ils présenteraient la note à Bruxelles : «Quelle que soit l’issue, le mal est fait. Nous demandons une compensation pour ces pertes.» Une compensation «au prix du marché», disent-ils, et non au tarif prévu en cas de crise, soit 3 centimes par kilo. Ils souhaitent aussi qu’en cas de retrait de leurs produits du marché, la production concernée ne soit pas détruite mais puisse être donnée à des organisations caritatives.

Images du Monde - Chine - Chaleur

Si ce jeudi est le jour le plus chaud de l'été en France, ce n'est rien par rapport à la Chine où les températures ont atteint des sommets inédits depuis 140 ans en juillet. De quoi pousser tout le monde vers les piscines comme à Suining, dans la province du Sichuan, le 27 juillet 2013. Réalisation: Pierre Koetschet
Si ce jeudi est le jour le plus chaud de l'été en France, ce n'est rien par rapport à la Chine où les températures ont atteint des sommets inédits depuis 140 ans en juillet. De quoi pousser tout le monde vers les piscines comme à Suining, dans la province du Sichuan, le 27 juillet 2013.
Réalisation: Pierre Koetschet